Documentaire sur le tournage du film d'Alfred Hitchcock de 1943 "L'Ombre d'un doute" ('Shadow of a Doubt'), son œuvre favorite.

Le 8 septembre 1966, un vaisseau spatial dénommé Enterprise vint pour la première fois repousser les frontières de l'infini et de la télévision américaine. Ce documentaire part à la rencontre de ceux qui font revivre le mythe Star Trek. Voir en pleine guerre froide le Russe Chekov et l’Américain Kirk coexister pacifiquement et coopérer en permanence – y compris avec le Japonais Sulu ; constater, alors que les mouvements d’émancipation des femmes émergent à peine, que ces dernières peuvent occuper des postes à responsabilité ; et surtout, découvrir le lieutenant Uhura, une Afro-Américaine, en train d’échanger un baiser avec le très Blanc capitaine Kirk, voilà qui avait de quoi surprendre ! En 1968, ce premier baiser interracial de l’histoire de la télévision outre-Atlantique fit d’ailleurs scandale dans des États-Unis alors en proie à un racisme virulent.

Cheikh Djemaï revient sur la genèse du long métrage de Gillo Pontecorvo, La Bataille d’Alger (1965). Par le biais d’images d’archives, d’extraits du film et d’interviews de personnalités, le cinéaste retrace le parcours d’une œuvre majeure - des événements de la Casbah algéroise (1956-1957) à la remise du Lion d’Or entrainant la colère de la délégation française à Venise – qui a laissé son empreinte autant dans l’histoire du cinéma que dans celle de l’Algérie.

En 1967, Visconti vint à Alger pour le tournage de l’Étranger avec Mastroianni et Anna Karina. Camus, de son vivant, avait toujours refusé qu’un de ses romans fût porté à l’écran. Sa famille a pris une autre décision. Le tournage du film fut vécu à Alger, comme un retour posthume de l’écrivain à Alger. Pendant le tournage, un jeune cinéaste spécialisé dans le documentaire Gérard Patris s'essaye à un reportage sur l’impact du tournage de l’Étranger sur les Algériens. Entrecoupé de séquences du tournage du film de Visconti, il filme Poncet, Maisonseul, Bénisti et Sénac, amis de Camus, en pleine discussions pour situer Camus et son oeuvre dans un contexte sociologique et historique. "L'idée nous est venue de montrer les gens, les autres, nous-mêmes comme si tous pouvions être Meursault, ou du moins les témoins concernés de son drame".