La justice pénale, celle qui punit, montre certaines limites en se focalisant sur l’acte commis plutôt que sur les besoins des parties. Ce film explore le rapprochement difficile entre des victimes cherchant à se reconstruire et des auteurs prêts à se responsabiliser. La justice restaurative les encourage à gérer par eux-mêmes les conséquences personnelles de leurs conflits et les aide à se libérer de leur statut. Elle a des résultats positifs en termes de coûts, de sécurité et de diminution de la récidive.

L'artiste suisse Markus Raetz a un sixième sens pour appréhender l’extraordinaire. Ses œuvres sont aussi stupéfiantes que les tours de passe-passe d’un magicien : elles bousculent les habitudes visuelles et montrent les choses dans une tout autre perspective. Pour encore mieux surprendre le spectateur, cet artiste suisse perspicace sait recourir aux techniques, aux matériaux et aux médias les plus divers. Ses installations et ses sculptures changent d'apparence au gré de leur propre mouvement ou de celui du spectateur qui les contemple. C’est ainsi qu’un lapin devient un homme à chapeau évoquant Beuys, ou qu’un oui se transforme en non. Ce document nous présente un regard très personnel sur le monde et sur l’homme qui se cache derrière ces œuvres exceptionnelles.

La patrie d'aujourd'hui. Dans un documentaire ludique et de mélange de genre, Anka Schmid recherche dans les clichés et dans l'imaginaire, avec le leitmotiv visuel du Cervin.

À Bali, le réalisateur observe avec inspiration, en noir et blanc et en couleurs, les répétitions de danses aux codes sophistiqués, les spectacles de théâtre de marionnettes baignés de légendes, les touristes bardés de caméras. Sur fond de sculptures de pierres érodées et de la culture du riz, le temps pulse au rythme du gamelan et des images associées de façon unique.

Aux regards de l'érudit ou du simple curieux, du croyant ou de l'indifférent, le monachisme est un fait exceptionnel d'adéquation et de distancement, de fascination et d'interpellation dont la force calme ébranle. Son actualité éclate à la manière d'une inaltérabilité que les changements ne défigurent pas, que les rides ne touchent guère. La surface de l'océan est étale, épanouie, tandis que les profondeurs bouillonnent. Certes, l'histoire l'a marqué, voire ébranlé, comme toute autre manière d'être et de vivre. Pourtant il donne l'impression de transcender le temps, de se situer à un niveau où les hommes de tous les temps reconnaissent la meilleure part d'eux-mêmes, leur intériorité...

Après avoir été directeur photo auprès d’Atom Egoyan, Peter Mettler est passé réalisateur avec ce documentaire, dans lequel il part à la poursuite des aurores boréales. Une œuvre saisissante qui s’inscrit, à l’instar des premiers Egoyan, comme un incontournable de la Nouvelle vague torontoise.

Les déchets radioactifs devraient être confinés dans des dépôts sécurisés, pour des centaines de milliers d’années. C’est pourquoi, dans le monde entier, on est à la recherche de lieux sûrs. Depuis 35 ans, Charles McCombie, physicien nucléaire et expert reconnu, pilote cette mission pour le compte d’organisations internationales. Le réalisateur Edgar Hagen explore les limites et les contradictions de ce projet d’envergure mondiale.

Ibrahim Gezer, un apiculteur kurde, a tout perdu dans la répression de l'insurrection kurde en Turquie ; réfugié en Suisse, il a reconstitué ses colonies d'abeilles.

Se (re)plongeant dans le culturisme, David Nicolas Parel entreprend de suivre son frère cadet dans son entraînement pour l’Arnold Classic – Arnold, du fameux acteur et politicien autrichien et américain. Persuadé d’être celui qui a inspiré cette passion, il s’inquiète des risques de ce sport pour la santé de son frère et aspire à renforcer leurs liens désormais distendus. Un film sur le fil.

Fernand Melgar porte son regard vers la fin du parcours migratoire. Au centre de détention administrative de Frambois, des hommes sont emprisonnés dans l’attente d’un renvoi du territoire helvétique. Leur demande d’asile a échoué, ils sont sommés de repartir après, pour certains, avoir passé plusieurs années en Suisse, travaillé, payé des impôts, fondé une famille.

Un film consacré à l'Allemande Monika Krause – l'éducatrice sexuelle officielle de Cuba. Peu après la révolution cubaine, la citoyenne de RDA Monika Krause est tombé amoureuse du capitaine cubain Jesús Jimenez, venu chercher un cargo à Rostock. L'étudiante âgée de 20 ans suit son capitaine à Cuba et se retrouve rapidement mêlée aux hautes sphères de la révolution: elle travaille pour la Fédération des femmes cubaines et traduit, entre autres, pour Fidel Castro. Quelques années plus tard, elle devient célèbre dans tout le pays en tant qu'éducatrice sexuelle de la nation, ayant ses propres émissions de radio et de TV.

Dès son enfance, passée dans les années 1940 dans un grand hôtel de Flims, dans les Grisons, Daniel Schmid est devenu l’esclave de son imagination. Le film part en voyage à travers la vie mouvementée et l’œuvre envoûtante d’un des artistes de cinéma et d’opéra les plus extraordinaires que la Suisse ait connus.

En 1964, le Che demanda au jeune Jean Ziegler de rester en Suisse pour lutter dans le « cerveau du Monstre » capitaliste. Depuis, comme écrivain, professeur, député et collaborateur de Kofi Annan, Jean Ziegler n’a eu de cesse, à travers ses livres et ses discours, de fustiger les injustices, le pouvoir des oligarchies capitalistes et les responsables de la faim dans le monde. Aujourd’hui âgé de 82 ans, ses livres se vendent dans le monde entier et il se bat encore au sein de l’ONU, pour honorer sa promesse au Che. Lors d’un voyage à Cuba en compagnie de sa femme Erica, ses idées révolutionnaires sont mises à l’épreuve des changements qu’il découvre sur l’île. Ziegler fait-il partie des vainqueurs ou des perdants, face au « Monstre » ?

Frédéric Florey et Floriane Devigne proposent un voyage initiatique immobile dans une Suisse presque invisible : celle des laissés-pour-compte. Le décor de cette comédie humaine parfois grinçante n'est autre que la chambre à lessive d'un immeuble lausannois. Dans ce lieu microcosmique où on lave presque son linge sale en famille, s'esquissent ou se devinent les fondements mêmes d'une société.

En fouillant les archives familiales amassées par Léa, 95 ans, sa fille Anne décide de porter à l’écran l’histoire de quatre générations hantées par un secret. Jamais leur aïeule, mère célibataire et domestique ambitieuse qui épousa un vieillard de la haute société de Sion, ne consentit à révéler le nom de son père à son fils, relégué dans la «plèbe» à l’adolescence. Le film retrace avec audace et mordant cette étonnante saga d’émanation d’un autre âge.

Un jeune couple se rend avec un vieux bus VW de Paris à Marseille par l'autoroute. Or il ne s'agit pas d'un voyage normal, mais d'un jeu avec la réalité, d'une expédition avec des règles précises: ils doivent passer dans chaque aire de repos, dormir une nuit toutes les deux aires et ne jamais quitter l'autoroute pendant tout ce temps. Au lieu de 7 heures, leur voyage durera 33 jours.

Une imposante construction des années 1960. 2500 personnes de 42 nations vivent ici. Séparé de la ville par une rivière, bordé de hautes falaises de grès, chacun essaie de vivre et de survivre à sa manière. Les étrangers essaient d'être des Suisses et des Suisses sceptiques. Les gens se retrouvent dans le magasin local tenu par un exilé irakien, envoient leurs enfants dans un club d'enfants missionnaires et dans le seul pub les vieux habitués s'assoient autour d'une bière. Malgré toutes les différences, les gens sont même un peu fiers de venir d'ici.

Madame Mercedes travaille depuis 35 ans comme prostituée pour automobilistes à Berne. Un portrait intime sur ce que vieillir signifie lorsqu’on est prostituée – un documentaire sur un épisode de l’histoire des mœurs suisse en passe de disparaître.

Entre 1947 et 1951, plus de 80 000 hommes, femmes et enfants grecs ont été internés sur l’îlot de Makronissos (Grèce) dans des camps de rééducation destinés à lutter «contre l’expansion du communisme». Parmi ces déportés se trouvaient de nombreux écrivains et poètes, dont Yannis Ritsos et Tassos Livaditis. Malgré les privations et les tortures, ces exilés sont parvenus à écrire des poèmes qui décrivent leur (sur)vie dans cet univers concentrationnaire. Ces textes, pour certains enterrés dans le sol du camp, ont été retrouvés. «Comme des lions de pierre à l’entrée de la nuit» mêle ces écrits poétiques avec des discours de rééducation politique qui étaient diffusés en permanence dans les haut-parleurs des camps. De longs travellings, tels des mouvements hypnotiques, arpentent les ruines des camps et “se heurtent” aux archives photographiques. Un essai filmé qui ranime la mémoire de ruines oubliées et d’une bataille perdue.

On ne va pas dans le désert par hasard. Celui qui s'expose volontairement à l'hostilité à la vie a un objectif d'importance. Un scientifique traque les secrets d'un monde disparu avec les moyens les plus modernes. Sur un site biblique, un groupe de pèlerins suit les traces de Dieu. Une citadine moderne cherche toute seule et se contente du plus élémentaire d'elle-même. Et finalement, une nouvelle génération esquisse en état d'ivresse une vision d'avenir. Dans la grandeur et la munificence du désert, l'homme apparaît, malgré tous les efforts, de manière magnifique tel qu'il est : petit.