À la veille de la publication d’une biographie de Claude Jutra, l’un des cinéastes les plus célèbres et célébrés du Québec et du Canada, une fuite dans la presse révèle que le livre contient des allégations anonymes d’actes pédophiles commis par le cinéaste. La rumeur s’est répandue comme un éclair, enflammant soudainement l’ensemble de la société québécoise. En retrouvant aujourd’hui certains des principaux témoins propulsés du jour au lendemain au cœur d’une tornade médiatique sans précédent, le documentaire reconstitue avec des images d’archives et d’autres images inédites, la séquence des événements qui ont mené à une réécriture de l’histoire.

Dans Le Livre d’Image, Jean-Luc Godard recycle des images déjà existantes (films, documentaires, peintures, archives télévisuelles, etc.), cite des extraits de livres, utilise des fragments de musique. Le moteur, c’est la rime poétique, l’association ou l’opposition d’idées, l’étincelle esthétique à travers le montage, clé de voûte. L’auteur exécute un travail de sculpteur. La main, pour cela, est essentielle. Il en fait l’éloge au début. « Il y a les cinq doigts. Les cinq sens. Les cinq parties du monde (…). La vraie condition de l’homme, c’est de penser avec ses mains. » Jean-Luc Godard compose une éblouissante syncope de séquences, dont le déferlement évoque la violence des flux de nos écrans contemporains, portée à un niveau d'incandescence rarement atteint. Couronné à Cannes, le dernier Godard est un film choc, à la beauté crépusculaire.

Réalisé au Japon, Last Room est à la fois une fiction et un documentaire. Les occupants des love-hôtels et des capsules-hôtels se racontent à travers des récits à la fois intimes et oniriques, entrecoupés de voyages à travers les paysages de l'archipel. Bientôt, ces histoires personnelles entrent en résonance avec une histoire collective : celle de Gunkanjima, île fantôme abandonnée à Nagasaki, puis avec celle du Japon tout entier.