Ce documentaire revient sur les événements de la dictature de Pinochet, couverts par un groupe de photojournalistes qui découvrent peu à peu la fascination malsaine des médias pour la violence. Dans la rue, au rythme des mouvements sociaux, ces photographes se sont regroupés, créant un véritable langage politique. C’est au rythme des manifestations que ces photographes se sont pour la plupart formés. Pour eux, photographier était une pratique de la liberté, un moyen de pouvoir continuer à vivre. Leurs clichés servant de preuves aux témoignages des victimes de la dictature. Elles ont été fondamentales pour permettre l’ouverture des procès en justice. Certains de ces photographes ont été brutalement réprimés, d’autres assassinés, mais la plupart ont survécu.

En 1973, alors que Salvador Allende initie un programme de transformations sociales et politiques visant à moderniser l’État et à enrayer la pauvreté, les classes les plus conservatrices organisent une série de grèves sauvages, et la Maison-Blanche asphyxie économiquement le pays. Quand les partis qui soutiennent Allende obtiennent la majorité des suffrages en mars 1973, la droite comprend qu’elle ne peut plus avoir recours à des mécanismes légaux, sa stratégie sera désormais le coup d’État.

Vingt deux ans après le coup d’Etat de Pinochet, le retour au pays de Patricio Guzman pour comprendre comment et jusqu’où l’oubli imposé par Pinochet a pu détruire la mémoire et l’énergie d’un peuple.

Au Chili, dans la cordillères des Andes, se trouve la plus grande réserve d'or au monde, objet d'un conflit opposant une multinationale d'exploitation, la Barrick Gold, aux Indiens de la vallée. L'extraction nécessitant le recours à l'eau en grandes quantités et le rejet de nombreuses matières toxiques, les agriculteurs craignent de voir leur principale ressource polluée et leur village détruit par le tarissement de la source. Carmen Castillo raconte l'histoire de cette lutte entre l'entreprise canadienne, pour qui le progrès est synonyme de richesse, et des paysans qui entretiennent un rapport sacré à la terre. De Santiago à Buenos Aires en passant par le Nord du Chili, la réalisatrice présente les rouages de cette mécanique économique et politique.