Une histoire de la relation entre l'Hexagone et les Outre-mer sous la Ve République, qui n'occulte pas les crises et les moments de défiance. De gauche comme de droite, les présidents de la Ve République n'ont fait qu'ancrer toujours plus la France d'Outre-mer à la métropole. Quels que soient leur parcours ou leur socle idéologique, ces présidents, de De Gaulle à Macron, ont contribué à rapprocher les statuts des départements et territoires d'Outre-mer de celui des régions hexagonales. De la départementalisation aux assemblées uniques, de la décentralisation à l'autonomie de gestion pour certains. Ce documentaire montre et explique les hauts et les bas de la relation entre l'Hexagone et les Outre-mer sous la Ve République, sans occulter les crises et les moments de défiance.

À travers la petite histoire de la visite d’une fille à son père en Algérie, d’une fille à sa mère en Haute-Savoie, d’une sœur à sa fratrie, le film propose une démarche intime qui met en lumière les déchirements occasionnés par le "choix" d’immigrer. L’histoire se construit autour de Mohamed, le père de la réalisatrice, ouvrier dans l’industrie du décolletage en Haute-Savoie pendant 40 ans, et qui a choisi de retourner vivre définitivement en Algérie à sa retraite en 2000 ; et de Zinouna, sa femme, qui depuis fait des allers-retours entre ici et là-bas. À la génération suivante, celle de Nadja, la réalisatrice et narratrice du film, plusieurs de ses frères, qui sont nés et ont grandi en France, ont fait le choix de se marier avec des femmes de leur village natal en Algérie. Tandis que ses sœurs, moins tiraillées par leurs origines et le poids de la famille, ont fait des choix de vie différents.

Ils s'appellent Abdallah, Ahmou, Mohamed, Ramdane, Salah, Sebti, Tahar. Ils sont venus d'Algérie entre 1951 et 1971, seuls, pour travailler en France, et prévoyaient, un jour, de repartir au pays. Les années se sont écoulées, ils sont maintenant retraités et ils sont toujours là. Pendant toutes ces décennies, ils ont vécu un pied ici, un pied là-bas. Ils ont eu une vie de-va-et-vient. Certains n'ont été que des "pères-mandats", d'autres regrettent de ne pas avoir vu grandir leurs enfants. Ces hommes n'ont pas fait de regroupement familial, ils ne comptaient pas rester ici. L'attachement au pays d'accueil est devenu plus fort que celui de la terre natale même si elle reste, parfois, idéalisée. Ils ont migré d'une rive à l'autre de la Méditerranée sans mesurer vraiment la rupture que cela allait provoquer. Pas complètement d'ici, plus vraiment de là-bas, après une vie professionnelle décousue, une vie familiale déchirée, ils viennent finir leurs vieux jours à Marseille, seuls.