Venu des catacombes grecques de l’Europe, un murmure traverse le continent dévasté : « Ne vivons plus comme des esclaves » (prononcer « Na mi zisoumé san douli » en grec). Sur les murs des villes et sur les rochers des campagnes, sur les panneaux publicitaires vides ou détournés, dans les journaux alternatifs et sur les radios rebelles, dans les lieux d’occupation et d’autogestion qui se multiplient, tel est le slogan que la résistance grecque diffuse, jour après jour, et nous invite à reprendre en chœur sur les mélodies de ce film à ses côtés. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopies en marche, venu de la mer Égée.

Hôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l’hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de l’établissement, s’efforce de rendre à ses patients l’humanité qu’on leur refuse. Mais comment bien soigner dans une institution malade ?

Un documentaire sur l’état de police militarisé actuel de l’Amérique, l’utilisation libérale de la force meurtrière contre des citoyens non armés et un éventuel effondrement économique en attente. Le monde est secoué par les bouleversements de la guerre, les catastrophes géologiques et l’effondrement économique, tandis que les Américains continuent de se plonger dans les illusions de sécurité et d’immunité. Alors que les droits sont vendus pour la sécurité, le gouvernement fédéral, gonflé de pouvoir, commence une prise de liberté systématique afin de provoquer un Nouvel Ordre Mondial. L’État gris est ici. Il l’a toujours été. Par consentement ou conquête.

Et si le 45e président des États-Unis n’était pas le symbole d’une ère nouvelle, mais au contraire l’aboutissement d’un processus entamé depuis de longues années ? Alors que la journaliste canadienne Naomi Klein a récemment comparé l’administration Trump à un "coup d'État des grandes entreprises", son compatriote philosophe John Saul (Mort de la globalisation, éd. Payot) estime, lui, que la confiscation de la démocratie et des biens publics par les intérêts privés a débuté dès la fin des années 1970, la première élection de Ronald Reagan en 1981 la rendant effective. Sa théorie du "coup d'État au ralenti" a notamment inspiré le journaliste Chris Hedges dans son analyse de l’état de l’Amérique.

Géant devenu incontrôlable du commerce en ligne, Amazon a transformé en moins d’un quart de siècle la société. Fondée à l’aube de l’explosion des affaires sur Internet par Jeff Bezos, l’entreprise commence modestement dans un pavillon des faubourgs de Seattle : l’aube d’un rêve américain. Car la petite plate-forme de vente en ligne ne tarde pas à être capitalisée par des investisseurs auxquels le très pressé Jeff Bezos, obsédé par la croissance, fait miroiter de juteux profits. Jaloux de sa situation prédominante, Amazon prétend aussi émanciper l’individu, quitte à rompre avec les relations sociales traditionnelles – et à exploiter ses employés sans visage, précaires et sous-payés (dont le salaire horaire vient cependant d'être revalorisé). Un modèle ultralibéral bien loin du projet des précurseurs de la Silicon Valley.

Premier producteur mondial de meubles, Ikea dévore un arbre chaque seconde, 20 millions de mètres cubes de bois chaque année. Pour renouveler son stock de bois, la firme achète des milliers d’hectares de terres dans le monde et met des écosystèmes en péril. Ikea est devenu l’ogre des forêts.

Un immeuble de banque abandonné. Un banquier d'affaires de haut rang. Un regard inquiétant dans un monde parallèle. Rainer Voss était l’un des principaux banquiers d’affaires allemands. A lui seul, il générait plus d’un million d’Euros de profit chaque jour. Aujourd’hui, dans une tour désertée du quartier financier de Francfort, il se raconte : son ascension dans les années 1980, la libéralisation à outrance, la dérégulation et les «innovations financières» qui ont pu offrir à leurs initiateurs la sensation d’être les véritables « maîtres de l’univers ».

Michael Moore relate la suppression de 30 000 emplois dans les usines General Motors dans sa ville natale, Flint dans le Michigan, et leurs conséquences sur la population.

En septembre 1995, cinq cents dockers du port de Liverpool sont licencies pour avoir refuse de franchir un piquet de grève. Dix-huit mois plus tard (douze au moment du tournage), ils luttent toujours, avec leur famille, pour obtenir leur ré-integration. Un combat filme par Ken Loach.