Au large des côtes du monde entier reposent de véritables bombes à retardement, ignorées du grand public : 6 300 épaves de navires coulés pendant la Seconde Guerre mondiale, qui rouillent depuis plus de soixante-dix ans au fond de l’eau. Ces épaves, toujours chargées en carburant, représentent une source de pollution potentielle extrêmement préoccupante, la corrosion fissurant peu à peu les coques. La menace dépasse de loin les pires marées noires de l’histoire : à titre de comparaison, les 37 000 tonnes de carburant déversées par le pétrolier Exxon Valdez, qui s’échoua en 1989 au large de l’Alaska, ne constituent qu’une proportion infime de ce que pourraient contenir les épaves de la dernière guerre mondiale.

Que reste-t-il de la bataille d'Alger dans la mémoire collective ? Une victoire militaire sur le FLN. Mais aussi une immense défaite politique et morale qui scella le sort de l'Algérie française. Une défaite de l'honneur et de l'éthique qui révéla la pratique de la torture par l'armée française. Aujourd'hui encore, les plaies sont bien loin d'être cicatrisées. Mais on peut essayer de raconter honnêtement l'épopée de la bataille d'Alger, avec ses héros et ses traîtres, ses amitiés et ses haines, ses contractions entre l'humanisme et la barbarie, dans un camp comme dans l'autre.