La deuxième guerre mondiale. Les autorités françaises interdisent les partis politiques et les syndicats. En Algérie les dirigeants des organisations politiques et syndicales sont arrêtés et internés dans des camps de "surveillance" avec plus de 2 000 français et étrangers : militants communistes, syndicalistes, brigadistes, républicains espagnols et autres opposants au régime de Vichy. Le camp de Djenien Bourezg est l'un de ces camps, situé dans le Sud algérien et est l'un des plus redoutables. Un vieux militant de la cause nationale algérienne revient sur les lieux. Il souffle la cendre qui recouvre cette partie de l'histoire. Et par son biais, nous découvrons le dur combat des détenus du camp pour le respect et la dignité humaines, sous un commandement fascisant.
"La Colline Oubliée", adapté du roman éponyme de Mouloud Mammeri, raconte l'histoire de Tasga, un village isolé niché dans les montagnes de Kabylie, au temps où la Seconde guerre mondiale bouleverse la vie de la planète. On fait la connaissance de plusieurs de ses habitants, surtout des jeunes. Il y a Mokrane et Menach, étudiants en France et qui sont sur le point d'être mobilisés ; Mouh le berger ; Davda la voluptueuse, Aazi la gracieuse et future femme de Mokrane. Tous se trouvent plus ou moins à un tournant de leur existence…
“La Zerda et les chants de l’oubli” (1982) est l’un des deux seuls films réalisés par la romancière algérienne Assia Djebar, avec “La Nouba des femmes du mont Chenoua” (1977). Puissant essai poétique à base d’archive, dans lequel Assia Djebar – en collaboration avec le poète Malek Alloula et le compositeur Ahmed Essyad – déconstruit la propagande coloniale française des actualités Pathé-Gaumont de 1912 à 1942, pour révéler les signes de révolte parmi la population maghrébine soumise. À travers le remontage de ces images de propagande, Djebar récupère l’histoire des cérémonies de la Zerda, suggérant que la puissance et le mysticisme de cette tradition ont été oblitérés et gommés par le voyeurisme prédateur du regard colonial. Ce regard même est ainsi subverti et une tradition cachée de résistance et lutte est révélée, contre toute tentation exotisante et orientaliste.
Rallia, une jeune fille de dix-neuf ans, a été adoptée par un couple de Suisses. Elle décide de se rendre dans les montagnes algériennes pour retrouver sa véritable mère dont elle ne connaît que le prénom : Keltoum. Dans une maison au mileu de nulle part, Rallia fait la connaissance de son grand-père et de sa tante Nedjma. Ils lui apprennent que sa mère travaille à El Kantara et qu'elle vient par le car tous les vendredi.
1962. La guerre d'Algérie touche à sa fin. Dans le Sud-Ouest de la France, le frère de Serge, soldat, fils de paysans italiens, épouse la première venue pour obtenir une semaine de permission. Le jeune marié songe à déserter et compte sur madame Alvarez, la mère de Maïté, professeur et militante communiste, pour l'aider. Mais il repart en Algérie et se fait tuer dans le djebel. Des lycéens du village sont témoins de ces événements tragiques. Henri, un jeune pied-noir, vient passer son bac en métropole. L'oreille collée à un transistor, il suit minute par minute le dénouement du conflit. Un soir, à l'internat, François, le petit ami de Maïté, découvre son homosexualité dans les bras de Serge...
Algérie, 1516. Le pirate Aroudj Barberousse libère Alger de la tyrannie des espagnols et prend le pouvoir sur le royaume. Selon la rumeur, il aurait assassiné le roi Salim Toumi, malgré leur alliance. Contre toute attente, une femme va lui tenir tête : la reine Zaphira. Entre histoire et légende, le parcours de cette femme raconte un combat, des bouleversements personnels et politiques endurés pour le bien d’Alger.
Pendant la guerre d'Algérie, un jeune Français vivant à Genève et appartenant à un groupe terroriste de droite et une jeune femme appartenant à un groupe terroriste de gauche se rencontrent et tombent amoureux. Les choses se compliquent lorsque l'homme est soupçonné par les membres de son groupe terroriste d'être un agent double.
1954. Alors que la rébellion gronde dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas algérien. Au cœur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un paysan accusé du meurtre de son cousin.
Dennis, propriétaire d'une plantation de caoutchouc en Cochinchine, est impliqué avec Vantine, qui a quitté Saigon pour échapper à la police ; mais quand son nouvel arpenteur, Gary, arrive avec sa femme raffinée mais sensuelle, Barbara, Dennis se passionne pour elle.
Cinéaste-griot venue du théâtre, c'est avec une caméra, alors que la guerre au Viêtnam occupait tous les esprits, que Sarah Maldoror donna une visibilité aux guerres de décolonisation africaines : Angola, Guinée Bissau, Guinée Française, Cap Vert... Son court métrage Monangambée aborde la torture par l'armée portugaise d'un sympathisant de la résistance angolaise. En fin de montage, Sarah Maldoror aborda les membres de l'Art Ensemble of Chicago lors d'un concert parisien et leur proposa de sonoriser son film. Le lendemain ils visionnèrent le film, furent convaincus et, dans la foulée, enregistrèrent leur première bande-son. Gratuitement. Comme évidence d'une solidarité afro-américaine. Tourné à Alger, Monangambée est un film sur la torture et, de façon plus large, sur l'incompréhension entre colonisés et colonisateurs. Il est basé sur un roman l'écrivain angolais Luandino Vieira, alors emprisonné par le pouvoir colonial portugais.
1645. Guadeloupe. Ibátali, indigène Kalinago épouse d'un colon français, entraîne Olaudah, captif africain en fuite, dans un périple où il peut perdre la liberté et la vie. Elle est prête à le sacrifier pour sauver sa peau. Mais leurs blessures les rapprochent. Cela suffira-t-il pour qu’ils deviennent autre chose que ce que la colonisation a décidé qu’ils seraient : une sauvage à exterminer, un Africain à esclavagiser ?
Festival de Cannes, 1975, Chronique des années de braise de Mohamed Lakhdar-Hamina reçoit la Palme d'or. C'est une première pour un film africain. Minutieuse chronique de l'évolution du mouvement national algérien de 1939 jusqu'au déclenchement de la révolution le 1er novembre 1954, le film démontre sans appel que la « guerre d'Algérie » n'est pas un accident de l'histoire, mais un lent processus de révoltes et de souffrances, ininterrompu, du début de la colonisation en 1830, jusqu'à cette « Toussaint rouge » du 1er novembre 54. Composé de six chapitres, le film brosse l'impitoyable tableau de l'histoire politique et guerrière de l'Algérie coloniale. En son centre, Ahmed s'éveille peu à peu à la conscience politique contre la colonisation, sous le regard de son fils, symbole de l'Algérie nouvelle, et celui de Miloud, harangueur mi-fou, mi-prophète, incarnation de la mémoire populaire de la révolte, de la libération de l'Algérie et de son peuple.
Selim Mechoubine, jeune homme de 28 ans, est l’aîné d’une famille nombreuse. Dans le logement exigu qu’il partage avec ses parents, ses frères et ses sœurs… il occupe la cuisine, refuge de ses rêves et de ses nombreux phantasmes. Selim le greffier auprès du tribunal ou défilent les couples en instance de divorce..., veut se marier. Sa mère lui trouve « la perle rare ». Seulement voilà, la famille de la fiancée exige que le couple ait son propre toit... La mésaventure de Selim commence ; il se trouve confronté aux problèmes de la crise de logement qui le contraint à entamer une longue quête, des démarches, des demandes pour trouver la condition sine qua non à son mariage.
"Les Fusils De La Liberté" (1961) est un docu-fiction qui raconte les difficultés que surmonte un détachement de l’ALN qui a pour périlleuse mission de convoyer des armes et des munitions, depuis la Tunisie, à travers le Sahara algérien pendant la guerre de libération algérienne (1954-1962) contre l'armée d'occupation française.
Le 1er novembre 1954, près de Ghassira, un petit village perdu dans les Aurès, un couple d’instituteurs français et un caïd algérien sont les premières victimes civiles d’une guerre de sept ans qui mènera à l’indépendance de l’Algérie. Plus de cinquante ans après, Malek Bensmaïl revient dans ce village chaoui, devenu “le berceau de la révolution algérienne”, pour y filmer, au fil des saisons, ses habitants, son école et ses enfants.
"Poussières de Juillet", réalisé en 1967 par Hachemi El-Chérif.est tiré d'un poème de Kateb Yacine. "On avait fait un film sur le retour des cendres de l’Émir Abdelkader, en Algérie. C'était l'occasion de faire un film sur les ancêtres avec M'hamed Issiakhem. Il a dessiné des plaques de verres sur la base de mes textes. Ensuite on a fait collaborer des acteurs. C'était un film qui nous a coûté en tout 300 dinars, preuve qu'on pouvait faire du travail pour la télévision sans trop d'argent. Nous avons gagné deux premiers prix internationaux au festival de Belgrade. On a laissé l'original du film aux Égyptiens à Alexandrie et ils l'ont perdu. On a gardé une copie mais avec le temps je me demande ce qu'elle est devenue, parce qu'il n'y a pas même eu une projection, on dit qu'elle ça existe encore, mais je ne sais pas dans quel état. " Kateb Yacine, le 28 juillet 1986, entretien avec Arlette Casas.
Ouvrier du bâtiment sur un chantier en banlieue parisienne, Mehdi emprunte l'autobus de la Ligne 12 pour rentrer chez lui après son travail. Souhaitant descendre alors que le véhicule est à l'arrêt dans un embouteillage, le conducteur refuse : en redémarrant, l'autobus heurte la voiture qui le précède. Le chauffeur du bus s'en prend à Mehdi qu'il tient pour responsable de l'incident, prétextant qu'il est interdit de « parler au machiniste ». Mehdi est mis en cause devant le tribunal et son avocate tente d'attirer l'attention sur les conditions de vie des travailleurs immigrés.
Un paysan Kabyle, Arezki, recueille un jeune étranger mourant et s'acharne tout l'hiver à lutter contre la mort qui le guette. Pendant sa convalescence, le jeune homme, Larbi, noue une tendre et discrète liaison avec la fille du paysan. Guéri, Larbi rentre chez lui en promettant de revenir. Quelques mois plus tard, Arezki découvre que sa fille est enceinte. Le sens de sa vie, désormais, se réduit au seul objectif de venger son honneur bafoué ; il part à la recherche de Larbi. Pendant ce temps, Larbi revient épouser la jeune fille..."Machaho" est le début de la formule rituelle "Machaho tellem chaho" par laquelle les vieilles femmes kabyles commencent la narration des contes.
En 1971, le gouvernement algérien nationalise les hydrocarbures. Les conséquences de cette décision sur la communauté des Algériens en France sont nombreuses. La famille Galti est en proie à ces problèmes conjoncturels. Le père, Khaled, ancien membre du F.L.N. en France, n'échappe pas à la sentence. Sharazade, sa femme et sa compagne de combat, se retrouve partagée entre son rôle d'épouse, de mère et la nostalgie d'un pays et d'un passé révolu. Quant au fils Karim, victime du déchirement socioculturel, il ne lui reste plus que le refus.
"Djazaïrouna", produit par le service cinéma du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA), est un film de montage destiné à informer la communauté internationale à l’ONU en 1959 sur les objectifs poursuivis par les résistants algériens lors de la guerre d'indépendance en Algérie (1954-1962). En 1959, Djamel-Eddine Chanderli , Mohammed Lakdar-Hamina réalisent Djazaïrouna (Notre Algérie) à partir d'images prisent par René Vautier et le docteur Pierre Chaulet. Ce film, complété un peu plus tard et donnera le film "La Voix Du Peuple". Ce documentaire sur l’histoire de l’Algérie à travers un montage d’actualités, retrace les actions politiques et militaires de l’A.L.N, des manifestations de décembre 1960, et l’attaque d’une base fortifiée française à la frontière algéro-tunisienne.