Acte de résistance civile sous l’Occupation, la création des Éditions de Minuit par Pierre de Lescure et Jean Bruller (Vercors) a permis notamment la publication clandestine du Silence de la mer. Une aventure risquée pour tous ceux qui ont participé à la fabrication et la distribution du livre dans un pays sous surveillance. Une incroyable « traversée de Paris », qui dresse un tableau peu connu du monde littéraire sous l’Occupation. Véritable aventure clandestine, cette histoire révèle deux hommes exceptionnels, Jean Bruller (Vercors) et Pierre de Lescure. Deux hommes qui ont su dire « non ». À l’heure où, en Europe et ailleurs, montent les populismes, l’histoire de la fabrication du Silence de la mer, et la création, pour le publier, des Éditions de Minuit par Jean Bruller (Vercors) et Pierre de Lescure, nous apparaissent aujourd’hui comme un miroir de l’histoire dont le reflet n’est pas sans rappeler celui de notre actualité.

En quelques mois, le camp de réfugiés de Kutupalong est devenu le plus peuplé au monde. Loin des regards, près de 700 000 personnes issues de la minorité musulmane rohingya ont fui le Myanmar en 2017 pour échapper à un génocide et chercher l’asile au Bangladesh. Aujourd’hui prisonniers d’une crise humanitaire majeure et pourtant peu médiatisée, Kalam, Mohammad, Montas et d’autres exilés veulent faire entendre leur voix. Entre poésie et cauchemars, distribution alimentaire et parties de soccer, ils témoignent de leur quotidien et des fantômes du passé. Autour d’eux, le spectre de l’errance, de l’attente, de la disparition. Dans ce labyrinthe d'abris de fortune, presque hors du temps et de l'espace, est-il encore possible d'exister ?