Parcourant une large partie du territoire acadien, le film se réapproprie la culture populaire régionale et le chiac, ce dialecte « qui va à l’encontre de ce qui est standard, par sa couleur, ses mots, et qui est donc queer en un sens », selon les termes de Julien Cadieux. Avec son usage de pronoms anglais, il serait parfois en outre plus neutre que le français relativement aux genres, donc peut-être plus près d’une expression épicène, lance le cinéaste à la blague. « Y’a une étoile » se rend aussi à Sainte-Anne-de-Madawaska, à Cap-Pelé, à Baie-Sainte-Marie (rencontrer Daniel Robichaud et ses défis de santé, notamment), et même dans la forteresse de Louisbourg au Cap Breton (Nouvelle-Écosse). C’est là où on fait la connaissance de Luna, une femme trans qui fut soldat et qui est devenue guide-interprète sur le site historique canadien. Malheureusement, elle doit maintenant travailler en anglais dans cet emploi.

Le matin révèle le port de New York, les quais, le pont de Brooklyn. Un ferry-boat accoste, dégorgeant sa masse entassée. Les gens se déplacent rapidement le long de Wall Street ou se promènent plus langoureusement dans un cimetière. Des rangées de gratte-ciel dégagent des colonnes de fumée et de vapeur. En pleine vue. Ou encadré, comme à travers une balustrade. Une grue favorise l'ascension de la ville, tandis qu'un ferronnier se tient en équilibre sur une poutre haute. Une locomotive dans une gare de triage se prépare à partir, tandis qu'un paquebot qui arrive se bouscule avec des remorqueurs attentifs. La lumière du soleil qui s'estompe se reflète dans les eaux du port. L'imagerie est entrecoupée de citations de Walt Whitman, qui n'a pas de nom.

Star du skateboard, Leo Baker revient sur son ascension vers la célébrité et le dilemme entre sa carrière et la prise de conscience de sa transidentité.