Contrainte à la prostitution à Nantes par un réseau de trafiquants, Charity, une jeune Nigériane, a osé briser la loi du silence. Un documentaire très fort qui dresse le portrait d’une battante face à l’adversité.

L’Europe, États de droit et terres d’accueil ? Regarde ailleurs donne à voir une réalité frappante. À travers des moments de vie partagés à Calais, le réalisateur est parvenu à filmer le harcèlement étatique, les mises en scène médiatiques, mais surtout la force et l’humour des exilés.

L’immigration aux États-Unis de 1892 à 1954, à travers un passionnant récit polyphonique qui embrasse la petite et la grande histoire. En 1892, Ellis Island, dans la baie de New York, devient la principale porte d’entrée aux États-Unis pour les immigrants qui arrivent de plus en plus nombreux d’Europe. Inauguré en 1900, après un incendie qui a ravagé les anciens bâtiments, l’immense centre aujourd’hui transformé en musée va voir passer, jusqu’à sa fermeture, quelque 12 millions de personnes. Parmi elles, l’actrice Pola Negri ou le producteur de cinéma Sam Goldwyn, venus de Pologne, l’écrivain tchèque George Voskovec, le gamin sicilien Salvatore Lucania, qui deviendra le chef suprême de la mafia sous le nom de Lucky Luciano, l’Irlandais William O'Dwyer, futur maire de New York... Comme les autres, ils ont traversé l'Atlantique pour fuir une existence misérable, persécutée ou incertaine en Europe, vers une nouvelle Terre promise qui ne les accueille pas toujours à bras ouverts.

À Soisy-sur-École (Essonne), Mostafa, depuis trente ans en France, vient de vendre son épicerie pour racheter le bar-tabac du village. Quelque temps avant, il avait recueilli Brahim, SDF après vingt ans de travail à Poissy et à Marseille. À l'épicerie, Brahim, toujours d’humeur joyeuse, était vite devenu la mascotte de la bourgade. À travers Mostafa et Brahim, décédé subitement, Laurent Chevallier dresse un constat amer de l’intégration. Brahim vivait seul au milieu des bois et avait sombré dans l’alcoolisme. Mostafa s'est acharné à lui faire remonter la pente. Loin de leur Maroc natal, leur amitié s'est forgée dans la petite épicerie. L’un y a trouvé la chaleur d’un foyer et un travail, l’autre, une énergie accrue et un complice pour un nouveau projet : reprendre le café longtemps fermé. Mais l'aventure est brutalement interrompue par la mort de Brahim.

La frontière américaine n'est pas seulement une situation géographique. La frontière est partout. Elle fait partie de chaque famille d'immigrants sans papiers, avec la menace qu'à tout moment, ils puissent être capturés, emprisonnés, expulsés et se faire détruire. « Borderland » expose le coût humain cruel de l'immigration tout en tissant les histoires d'immigrants qui veulent construire un mouvement social pour revendiquer leurs droits de l'homme.