Les grandes épopées des équipes nationales sont des moments de communion collective que peu d'événements sont capables de générer. L'histoire des Bleus ces vingt dernières années n'échappe pas à la règle : elle a fédéré dans la joie, comme en 1998, dans l'incompréhension comme en 2006, dans la douleur comme en 2010 ou dans l'espoir lors de l'été 2016. Elles sont des marqueurs de leur temps et de leur époque.

À Soisy-sur-École (Essonne), Mostafa, depuis trente ans en France, vient de vendre son épicerie pour racheter le bar-tabac du village. Quelque temps avant, il avait recueilli Brahim, SDF après vingt ans de travail à Poissy et à Marseille. À l'épicerie, Brahim, toujours d’humeur joyeuse, était vite devenu la mascotte de la bourgade. À travers Mostafa et Brahim, décédé subitement, Laurent Chevallier dresse un constat amer de l’intégration. Brahim vivait seul au milieu des bois et avait sombré dans l’alcoolisme. Mostafa s'est acharné à lui faire remonter la pente. Loin de leur Maroc natal, leur amitié s'est forgée dans la petite épicerie. L’un y a trouvé la chaleur d’un foyer et un travail, l’autre, une énergie accrue et un complice pour un nouveau projet : reprendre le café longtemps fermé. Mais l'aventure est brutalement interrompue par la mort de Brahim.