A Vienne, en novembre 1823. Au coeur de la nuit, un vieil homme égaré clame cette étonnante confession : "Pardonne, Mozart, pardonne à ton assassin !" Ce fantôme, c'est Antonio Salieri, jadis musicien réputé et compositeur officiel de la Cour. Dès l'enfance, il s'était voué tout entier au service de Dieu, s'engageant à le célébrer par sa musique, au prix d'un incessant labeur. Pour prix de ses sacrifices innombrables, il réclamait la gloire éternelle. Son talent, reconnu par l'empereur mélomane Joseph II, valut durant quelques années à Salieri les plus hautes distinctions. Mais, en 1781, un jeune homme arrive à Vienne, précédé d'une flatteuse réputation. Wolfgang Amadeus Mozart est devenu le plus grand compositeur du siècle. Réalisant la menace que représente pour lui ce surdoué arrogant dont il admire le profond génie, Salieri tente de l'évincer.

La production pleine d'esprit d'Elijah Moshinsky trace habilement la ligne entre l'humour léger et les fondements philosophiques profonds de l'opéra de Strauss et Hofmannsthal, magistralement dirigé ici par le directeur musical du Met James Levine. Deborah Voigt joue le rôle d'Ariane, l'héroïne mythique abandonnée sur l'île de Naxos par son amant, et Richard Margison est Bacchus, le jeune dieu qui finit par l'emmener dans une nouvelle vie. La spectaculaire Natalie Dessay dans le rôle de Zerbinetta dirige la troupe de comédiens qui tentent en vain de remonter le moral d'Ariane. Susanne Mentzer est ravissante en tant que jeune compositrice de l'opéra-dans-l'opéra, et Wolfgang Brendel chante le Music Master.

La brillante production de John Dexter de l’opéra brûlant de Britten met en vedette Dwayne Croft dans le rôle-titre du beau jeune marin dont la gentillesse et l’innocence provoquent sa chute. Le grand James Morris est Claggart, maître d'armes sur le navire de guerre Indomitable du XVIIIe siècle, qui accuse à tort Billy d'avoir incité à la mutinerie. Philip Langridge chante Captain Vere, l'honnête commandant qui sait que Billy est innocent mais se trouve incapable de le sauver. Steuart Bedford, proche collaborateur de Britten durant les dernières années de la vie du compositeur, est sur le podium.

Opéra en cinq actes de Jacques Offenbach filmé au Théâtre des Champs-Elysées.

Avec James Levine à la barre, le chef-d’œuvre aux multiples facettes de Verdi se révèle comme un drame aux proportions presque shakespeariennes. La superstar Plácido Domingo assume le rôle exigeant de Don Alvaro, le paria dont le geste noble met involontairement les rouages ​​du destin et détruit toute une famille. Sharon Sweet incarne Leonora, la femme qu'il aime, et Vladimir Chernov brûle son frère vengeur Don Carlo, dont la haine tordue le consume. Roberto Scandiuzzi est le bienveillant Padre Guardiano.

Le Met a réuni une équipe de rêve vocale pour la production élégante de Jonathan Miller de l'éternel chef-d'œuvre de Mozart : Renée Fleming dans le rôle de la comtesse, Cecilia Bartoli dans le rôle de Susanna et Bryn Terfel dans le rôle de Figaro. Avec James Levine, l'un des plus grands chefs d'orchestre de Mozart au monde, dans la fosse, Bartoli interpolant deux airs alternatifs rarement entendus, et Dwayne Croft dans le rôle du Comte et Susanne Mentzer dans le rôle de Cherubino, c'est une performance pour le livre des records.

L’opéra romantique de Wagner exige des acteurs chanteurs capables de véritablement occuper leur rôle, et c’est exactement ce que nous avons ici. Est-il possible pour un chevalier du Saint Graal d'avoir l'air plus séduisant que Peter Hofmann ? Pas étonnant qu'Elsa (Eva Marton) tombe amoureuse au premier regard. L’héroïne de Marton est innocente, mais c’est aussi une jeune femme passionnée et réelle – ce qui est une bonne chose, car Leonie Rysanek est positivement démente dans le rôle d’Ortrud, la sorcière qui accuse Elsa et Lohengrin d’utiliser la magie. Sous la superbe direction de James Levine, l’orchestre et le chœur sont tout aussi magiques.