Le public s’est déchaîné devant la production dynamique de Bartlett Sher, qui a trouvé des moyens nouveaux et surprenants de rapprocher plus que jamais la comédie effervescente de Rossini. Le casting stellaire a relevé le défi avec une énergie irrésistible et un vocalisme de bravoure. Juan Diego Flórez est le comte Almaviva, qui déclenche une colorature époustouflante tout en courtisant la fougueuse Rosina de Joyce DiDonato, avec l'aide de Peter Mattei dans le rôle du seul et unique Figaro, le barbier bien-aimé de Séville et l'homme de la ville.

L’opéra rarement entendu de Bizet est revenu au Met pour la première fois depuis un siècle le soir du Nouvel An 2015, dans la nouvelle production acclamée de Penny Woolcock. La soprano vedette Diana Damrau chante Leïla, la prêtresse vierge au centre du récit. Matthew Polenzani et Mariusz Kwiecien sont Nadir et Zurga, rivaux pour l'amour de Leïla qui ont juré de renoncer à elle pour protéger leur amitié et qui chantent l'un des duos les plus célèbres de l'opéra, « Au fond du temple saint ». Nicolas Testé est le grand prêtre Nourabad et Gianandrea Noseda dirige la partition suprêmement romantique de Bizet.

Boris Godounov, tsar de Russie, a pris le pouvoir dans des circonstances opaques qui troublent sa sérénité. En apprenant par le moine Pimène les terribles actions menées par le souverain pour accéder au trône, le novice Grigori décide de provoquer le destin et entreprend de renverser le tsar en se faisant passer pour le prétendant légitime à la couronne.

Le ténor Jonas Kaufmann est fascinant en tant que personnage principal de l'opéra populaire de Gounod, vu dans cette présentation en direct en HD de la production passionnante de Des McAnuff de 2011 qui place l'histoire mythique et intemporelle dans un décor du début du XXe siècle. René Pape dans le rôle de Méphistophélès est à la fois menaçant et élégant, et Marina Poplavskaya livre un portrait d'une intensité saisissante de l'innocente Marguerite. Russell Braun dans le rôle de son frère, Valentin, brille dans son air de l'Acte II. Sur le podium, Yannick Nézet-Séguin fait ressortir tout le lyrisme et la dramaturgie de la partition de Gounod.