Mon grand­-père, Wilhelm, est un ancien soldat de la Wehrmacht. Je le filme depuis mon adolescence. À sa mort, j’ouvre une boite contenant des souvenirs de la seconde guerre mondiale qu’il n’a jamais montrés à personne. L’ai-je un jour questionné sur son passé ? Je ne m’en rappelle plus…

LE BOUTON DE NACRE est une histoire sur l’eau, le Cosmos et nous. Elle part de deux mystérieux boutons découverts au fond de l’Océan Pacifique, près des côtes chiliennes aux paysages surnaturels de volcans, de montagnes et de glaciers. A travers leur histoire, nous entendons la parole des indigènes de Patagonie, celle des premiers navigateurs anglais et celle des prisonniers politiques. Certains disent que l’eau a une mémoire. Ce film montre qu’elle a aussi une voix.

Trois journées d’août 1914 est un dyptique, un film en deux volets sur la mémoire des atrocités allemandes du début de la Grande Guerre en Belgique. Dans le premier volet les témoins racontent leurs histoires familiales broyées par la tragédie, un héritage qui passe de génération en génération. Dans le second volet, le film explore les traces vivaces des massacres allemands du mois d’août dans plusieurs villages gommés de la province belge de Luxembourg. Le souvenir des tueries et des incendies hante encore les populations alentours.

Bâbâdjoun, mon cher papa, à quoi ressemble l’Iran maintenant ? Et si j’y allais ? La grande Histoire a redistribué les cartes de notre histoire personnelle, créant des nœuds et des lacunes. Aller en Iran serait un retour vers toi, tant absent de ma vie. Mais suis-je capable de me rendre dans ce pays que tu as quitté ? Dans la mémoire de mon cœur, résonnent les vers d’un poème persan que tu m’as enseigné : “Rien ne reste, tout passe, tout change, alors vis dans la joie”. Bâbâdjoun, saurons-nous rattraper le temps perdu avant de disparaître ?

Kelly est une jeune péruvienne, échouée à Tanger avec ses trois frères. Elle enrage de ne pouvoir traverser le détroit pour rejoindre le continent européen, et la France, où l’attend sa mère. Son périple, du Pérou à Tanger, via la Guyane française, la débrouille, les galères, la prostitution… Kelly parle, se raconte, dit et répète son amour pour ses frères et sa mère. Cet amour la fait tenir. Le film se construit dans cette tension entre l’espoir d’une vie meilleure, l’attente et le désir de retrouver sa mère, et la situation désespérée de Kelly qui n’a connu que refoulements, arrestations, retours à la case départ, séparations. Mais comme pour rendre cette vie moins insupportable, la réalisatrice ménage des ouvertures, offre à Kelly des possibles et des présences, des modes narratifs autres qui sont autant d’échappées belles.