C’est en 1993 que le Voyage d’hiver de Franz Schubert, véritable bijou du lied allemand, tombe entre les mains de Hans Zender (1936-2019). Son arrangement pour ténor et petit orchestre exacerbe des émotions que Schubert esquissait seulement dans son œuvre. Dans le même esprit, le chorégraphe Christian Spuck nous invite à explorer les tréfonds de l’être humain.

Pilier du répertoire, ce "Lac des Cygnes" version Bourmeister a été l'événement de clôture de la saison 1991/92. Patrick Dupond, alors directeur de la danse, faisait entrer cette production au répertoire de l'Opéra Bastille. Les interprètes en sont inoubliables : Patrick Dupond est un Siegfried éblouissant et bondissant, Marie-Claude Pietragalla, dont c'était la prise de rôle, d'une stupéfiante virtuosité. Ils marquent à jamais les rôles de Siegfried et Odette-Odile. Enfin, le somptueux corps de ballet de l'Opéra de Paris...

Le Lac des Cygnes de Tchaikovski avec le Corps de Ballet de l'Opéra National d'Ukraine, dans une chorégraphie de Valery Kovtun qu'elle créa en 1986 d'après la chorégraphie de Marius Petipa, Lev Ivanov et Alexandre Gorski au Théâtre National de Kiev (Ukraine). Ce ballet phénomène, première partition pour la danse composée par Tchaïkovski, essuya d’abord un échec lors de sa création, en 1877. C’est seulement en 1895 que la version de Marius Petipa (1818-1910) et de son assistant, Lev Ivanov (1834-1901), remporte un succès au Théâtre Mariinski, à Saint-Pétersbourg. Trop tard, le compositeur est mort en novembre 1893. Depuis, sa musique éloquente et conflictuelle est devenue intemporelle, drainant le conte nordique qui a nourri le livret dans des flux émotionnels tendus.