Juifs et communistes, émigrés en France dans les années 1930, ils ont été les principaux acteurs de la résistance urbaine menée à Paris contre l'occupation allemande. En 1985, pour son premier long métrage documentaire, Mosco Levi Boucault recueillait les bouleversants témoignages de ces ex-"terroristes" oubliés par la France.
Varsovie, 19 septembre 1940 : Witold Pilecki, un officier polonais est capturé lors d'une rafle de l'armée allemande. Cet homme a tout organisé pour être arrêté, interné à Auschwitz et infiltrer le camp de la mort. Pilecki veut créer un réseau de résistance au coeur d'Auschwitz et provoquer un soulèvement de l'intérieur pour libérer les prisonniers. Ce film retrace l'histoire de l'un de plus grands résistants de la Seconde Guerre mondiale, à travers la compilation des rapports que l'infiltré a fait passer clandestinement à Londres depuis le camp de concentration où il était détenu. Pourtant, les rapports Pilecki n'ont pas fait leur entrée dans les livres d'histoire. Pourquoi ? Ils dérangent les Alliés, qui en 1945 préfèrent rester discrets sur ce qu'ils « savaient » réellement d'Auschwitz. Tout comme les Soviétiques, soucieux d'effacer des mémoires le nom de cette figure de la résistance polonaise.
En février 1944, dans une cour de la prison de Fresnes, les Allemands organisent une mise en scène pour stigmatiser un groupe de résistants communistes, tous étrangers et juifs pour la plupart, arrêtés quelques semaines plus tôt. La propagande vise à discréditer ces combattants pour en faire des terroristes et des criminels, eux qui étaient parvenus à multiplier dans Paris les attaques contre l'occupant. L'affiche rouge placardée à des milliers d'exemplaires partout dans le pays va les faire entrer dans la légende.