Ce sont les premières images tournées dans les maquis de l'ALN, caméra au poing, à la fin de l'année 1956 et en 1957. Ces images de guerre prises dans les Aurès-Nementchas sont destinées à être la base d'un dialogue entre français et algériens pour la paix en Algérie, en montrant l'existence d'une organisation armée proche du peuple. Trois versions d'Algérie en flammes sont réalisées : française, allemande et arabe. Dès la fin du montage, le film circule sans aucune coupure à travers le monde, excepté en France où la première projection a lieu en Sorbonne occupée en 1968. Certaines images du film ont circulé et se retrouvent dans des films, notamment des films algériens. À cause de l’émoi provoqué par ce film, il est obligé de passer dans la clandestinité pendant 25 mois. Après la déclaration d’indépendance, il fonde le premier Centre Audiovisuel Algérien.

Au XVIIIe siècle la menace barbaresque devint sérieuse. En juillet 1785 deux bateaux américain étaient ramenés à Alger ; dans l’hiver 1793, onze navires américains, leurs équipages enchaînés, étaient entre les mains de dey d'Alger. Pour assurer la liberté de circulation de leur flotte de commerce, les U.S.A se virent obligés de conclure des traités avec les principaux états barbaresques, versant des sommes d’argent considérables pour garantie de non-agression. Avec le Maroc, traité de 1786, 30.000 dollars ; Tripoli, 4 novembre 1796, 56.000 dollars ; Tunis, août 1797, 107.000 dollars. Mais le plus cher et le plus humiliant fut avec le dey d’Alger, le 5 septembre 1795, « traité de paix et d’amitié » qui coûta près d’un million de dollars (dont 525.000 de rançon pour les esclaves américains libérés), avec obligation de verser 20.000 dollars à l’arrivée de chaque nouveau consul et 17.000 dollars de cadeaux annuels aux hauts fonctionnaires algérois...

“La Zerda et les chants de l’oubli” (1982) est l’un des deux seuls films réalisés par la romancière algérienne Assia Djebar, avec “La Nouba des femmes du mont Chenoua” (1977). Puissant essai poétique à base d’archive, dans lequel Assia Djebar – en collaboration avec le poète Malek Alloula et le compositeur Ahmed Essyad – déconstruit la propagande coloniale française des actualités Pathé-Gaumont de 1912 à 1942, pour révéler les signes de révolte parmi la population maghrébine soumise. À travers le remontage de ces images de propagande, Djebar récupère l’histoire des cérémonies de la Zerda, suggérant que la puissance et le mysticisme de cette tradition ont été oblitérés et gommés par le voyeurisme prédateur du regard colonial. Ce regard même est ainsi subverti et une tradition cachée de résistance et lutte est révélée, contre toute tentation exotisante et orientaliste.

En avril 1961, dans le massif de l'Aurès en Algérie, un commando de chasse, formé d'appelés bretons, affronte un groupe de l'Armée de libération nationale : il fait un prisonnier algérien. Le soldat français blessé au cours de l'accrochage, instituteur dans le civil, se rappelle les événements qu'il a vécus avec ses camarades au cours des derniers mois : leur opposition à la guerre en Algérie les a conduits dans un camp réservé aux insoumis ; il se remémore la façon dont leur chef a su les transformer, de jeunes Bretons antimilitaristes qu’ils étaient, en redoutables chasseurs de fellaghas, prêts à tuer et y prenant goût. Tous, sauf lui, cèdent progressivement à l'escalade de la violence. Le film a obtenu le Prix de la critique internationale au Festival de Cannes 1972.

Il était une fois, au nord de la Tanzanie, un lac de feu appelé le lac Natron, l'un des ultimes sanctuaires sur Terre, berceau de la vie d'un million de flamants. Dans cet environnement hostile et sauvage, plongez au cœur de l'extraordinaire aventure d'un bébé flamant au destin hors du commun. Depuis sa naissance jusqu'à son âge adulte, un incroyable périple l'attend, parsemé de dangers, où le climat et les grands prédateurs sont autant d'obstacles qu'il faudra vaincre pour accomplir le cycle de la vie. L'un des derniers mystères de notre planète et une histoire que seule la nature peut nous raconter...

"Le colonialisme n’est pas une machine à penser, n’est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que devant une plus grande violence" - Franz Fanon, Les Damnés de la Terre, 1961. Au travers des textes de Fanon, Concerning Violence met en image des archives et plusieurs entretiens, retraçant ainsi l’histoire des peuples africains et de leurs luttes pour la liberté et l’indépendance. La modernité du parti pris esthétique de Concerning Violence offre au public une nouvelle analyse des mécanismes du colonialisme, permettant ainsi une autre lecture des origines des conflits actuels.

Le réalisateur danois Mads Brügger et le détective privé suédois Göran Björkdahl tentent de résoudre le mystérieux décès de Dag Hammarskjöld. Alors que leur enquête se termine, ils découvrent un crime bien pire que le meurtre du Secrétaire général des Nations Unies.

« N’allez pas le répéter, mais le Nègre vous emmerde ! » En dépit des années, le verbe d’Aimé Césaire a gardé toute sa verdeur. Celle-là même qui valut à l’enfant de Basse-Pointe d’être salué par André Breton comme « un grand poète noir », et qui donne à son Discours sur le colonialisme, paru en 1955, la vigueur d’un pamphlet. S’il est aujourd’hui presque aveugle, si sa mémoire lui fait parfois faux bond et si sa surdité nécessite qu’on lui crie les questions dans le creux de l’oreille, l’ancien maire de Fort-de-France demeure, à 94 ans, la grande conscience martiniquaise – le chantre incontesté de cette « négritude », dont il fut l’inventeur. Lui consacrer un numéro d’Empreintes s’imposait d’autant plus que les archives audiovisuelles le concernant sont rares.

Au début des années 60, à Salisbury (actuelle Harare), en Rhodésie du Sud (actuel Zimbabwe), le gouvernement de Ian Smith pend trois révolutionnaires noirs qui avaient pourtant été graciés par la reine d’Angleterre. René Vautier, avec le ZAPU (Zimbabwe African Party for Unity), dénonce cette mise à mort. Expulsé par la police rhodésienne (renseignée par les services secrets français), le cinéaste tourne en Algérie un film en forme de réquisitoire contre la sauvagerie coloniale. Le film est d’abord interdit en France, puis autorisé en 1965.

L'Ile de France (région parisienne), troisième plus grande île des Caraïbes, est actuellement secouée par une jeunesse en quête d'identité. Bien que munis d'une carte d'identité française, les Antillais sont paradoxalement associés aux immigrés... 1963, aux Antilles, la misère fait rage et des mouvements sociaux secouent la région en crise économique aiguë. La France a un besoin urgent de main-d'œuvre non qualifiée. Des Antilles, il organise une migration massive vers la France. C'est l'heure du Bumidom. Pendant 20 ans, il fournira des postiers, des douaniers, des agents de la RATP, des femmes de ménage... Ce film témoigne de ces voyages, souvent sans retour, qualifiés par certains de déportation ou de trafic d'immigration. Les exilés nous racontent les combats, les difficultés et les échecs, leurs espoirs et la difficulté d'être français noirs, si à part...

Après trente ans d'absence, le cinéaste Mohammed Soudani retourne en Algérie en compagnie du photographe Michael von Graffenried qui, dans son travail, s'est intéressé aux blessures ouvertes de l'Algérie causées par la politique, la corruption et le terrorisme durant la décennie noire. Ensemble, ils ont recherché des personnes pour savoir ce qu'il était advenu d'elles, ce qu'elles pensaient de leur passé et pour les faire réagir à des photos de Michael von Graffenried. Le film aborde par ce biais le sort de l'être humain derrière la photographie, mais aussi des exigences et des limites de la prise de vue, de l'usage et de l'abus d'images.

Parlons Grand-mère est un court métrage documentaire sénégalais de 1989. Djibril Diop Mambéty a suivi et filmé le tournage de Yaaba, le deuxième long métrage d'Idrissa Ouédraogo. Un documentaire bourré d'anecdotes humoristiques sur les dangers du tournage de films au Burkina Faso.