Au tournant 1990 en Algérie, dans une atmosphère de fin d’époque marquée par la victoire des islamistes aux élections municipales, puis aux législatives interrompues de 1991, prélude à une décennie de violence particulièrement barbare, les Algériens vont faire l’expérience de l’islamisme radical, de sa volonté de régenter la vie publique comme privée et d’un quotidien d’attentats, d’assassinats, puis de massacres collectifs, qui feront 200.000 morts. La littérature et le cinéma se sont efforcés d’interroger et de témoigner de l’énorme trauma de cette période baptisée "décennie noire".

Dans la ville de Constantine, les amours contrariés de deux étudiants : Houria, orpheline de père, issue d'un milieu pauvre et traditionnel et Noureddine, fils d'une famille aisée, influencée par le mode de vie occidental. Les frères de Houria la surveillent étroitement et veulent la marier à un cousin germain. La jeune femme fait alors une fugue et, lorsqu'elle retourne au foyer Noureddine la demande courageusement en mariage. Mais, alors que la famille de Houria accepte, c'est, plutôt cette fois-ci, la fille qui refuse…

Ce film traite des conséquences de la guerre de libération algérienne. Georges Montero, un Français d'origine algérienne, dirige une conserverie d'olives à Oran. Il se rend à Paris pour une opération de la cataracte. Marinette, sa sœur, et Belka, son amie et récente immigrée, souhaitent qu'il rentre définitivement en France. Des frictions se développent entre les deux amis alors que Georges subit des pressions pour vendre son usine. Une amitié se développe entre Georges et son successeur, un franco-algérien qui entretient peu de liens son pays d'origine.

"Chacun de vous est un ambassadeur, et nous sommes sûrs que chacun de vous sera le meilleur ambassadeur de notre pays." C'est ainsi que débute le film ; un discours aux travailleurs émigrants pour la France. Salah a laissé ses trois soeurs et sa mère pour devenir ambassadeur, en allant travailler sur un chantier de la Défense, pataugeant dans la boue, il travaille au marteau-piqueur. Salah, lui, erre à la quête de travail et logement. Se heurtant au racisme des propriétaires prétextant la respectabilité de l'immeuble et le bon voisinage, il se retrouve dans un hôtel du quartier de la Goutte d'Or. On retrouvera le corps de Mehdi ami de Salah dans le canal Saint-Martin, assassiné par un commando fasciste et Ali mourra d'une balle, tué par un concierge raciste. Face aux crimes qui demeurent impunis, Salah et ses amis s'organisent, s'unissent avec la classe ouvrière française pour défendre leur vie et leur droit au travail.

Enfant, Raoul est élevé dans une tribu arabe dans le Sahara algérien. Des années plus tard, en gentleman européanisé et raffiné, il tombe amoureux de Barbara, la fille d'un officier, qui le rejette lorsqu'elle découvre ses origines. Lors d'un raid, il la capture puis l'achète secrètement lors d'une vente aux enchères d'esclaves. Mais lorsqu'elle est secourue par les troupes françaises, son ascendance est établie et ils trouvent le bonheur ensemble.

El Kalaa, un village du Sud oranais. Bien que déjà marié, le vieux Sidi a projeté d'en épouser une autre. Il jette son dévolu sur la belle Aïssa, dont Kaddour, son fils adoptif, est épris. Le vieil homme décide de jouer un mauvais tour à Kaddour pour lui apprendre à ne jamais convoiter une femme qu'un ancien veut épouser...

Les enfants de deux orphelinats s'affrontent à l'occasion d'un match de football qui, le résultat n'étant pas accepté par les protagonistes, se poursuit sous la forme d'un jeu représentant la guerre entre l'OAS et le FLN. Il s'agit du premier long-métrage de fiction de l'Algérie indépendante. Jacques Charby, qui avait été condamné par contumace en 1961 à dix ans de prison pour aide au FLN, y raconte l'histoire de son fils adoptif Mustapha (l'enfant y tient son propre rôle), torturé et mutilé à l'âge de huit ans par les paras français. Le film fut sélectionné en compétition officielle en 1965 au Festival de Cannes, la même année il remporta le Prix du Jeune Cinéma au Festival de Moscou...

"Yaouled" signifie jeune garçon arabe, adolescent, qui vit dans la rue vivotant de petits boulots : cireur de chaussures, vendeur à la sauvette, etc. Le film raconte l'histoire d'un groupe de yaouleds du quartier de Bab-el-Oued, tiraillés par la guerre entre d'un côté les pieds-noirs et de l'autre les Algériens pendant les événements de juillet 1962 en Algérie.

En Algérie, Youcef s'évade d'un asile psychiatrique situé aux portes du désert. C'était un combattant et il se croit, aujourd'hui, des années plus tard, toujours prisonnier de l'armée française. Il rejoint ce qu'il pense être son maquis. Il retrouve les ossements de ses compagnons, les enterre et se promet d'aller voir leurs familles, les unes après les autres, pour saluer leur mémoire. Il s'installe dans la clandestinité et fait de rapides incursions dans les villages. Il est saisi par ce qu'il y voit. Des jeunes faisant la queue pour avoir du pain, les anciens responsables du FLN logeant dans les villas des colons et des ouvriers agricoles maltraités par les contremaîtres algériens. Quant aux femmes, bien qu'elles aient participé de façon déterminante à la libération du pays, elles sont maintenant cloîtrées ou obligées d'avancer masquées. Quand il sera découvert par les autorités, Youcef ne pourra croire que trente ans sont passés. Il faudra éliminer ce gêneur...

À la suite de l'assassinat de ses parents, la jeune Sabrina est recueillie dans un hameau pauvre et exposé aux agressions des groupes armés islamistes. Pour faire vivre leurs familles, les hommes s'embauchent en usine. Ils confient la défense du village à leurs épouses. Les "anciens" veillent à ce que la moralité soit respectée. En prenant les armes pour repousser et vaincre les assaillants islamistes, les femmes prennent conscience de leur force et de leur statut. Les traditions et les interdits sont désormais bouleversés...

L'histoire d'une famille divisée idéologiquement et politiquement dans l'Algérie des années 90, sous le regard impuissant de la mère, incarnée par la brillante Doudja Achachi, porteuse des traditions séculaires.

"Histoires de la Révolution" raconte en 3 parties par 3 réalisateurs différents la lutte d'indépendance du peuple algérien après 130 ans de colonisation française : Ahmed Bedjaoui "Les Fedayines", Rabah Laradji "La Bombe", Sid Ali Mazif "Le Messager".

Belkacem, devenu fou sous la torture de l'armée française durant la guerre d'Algérie est dans un état critique, sa femme le soigne et mène aussi de front la reconstruction du village dévasté par l'occupant.

L'histoire d'un jeune Palestinien ayant quitté son camp de réfugiés pour devenir résistant au sein de Organisation de libération de la Palestine. Grand Prix du Jury Festival de Bagdad 1973 & Prix de l'Union des artistes arabes - Festival de Bagdad 1973.

Belkacem, jeune chomeur habitant du village saharien de Boulhilet, se voit confier par Bouacha, un vieux derviche venu d'on ne sait où, le secret de l’olivier, seul arbre plantureux et véritable mystère dans ce désert de pierre. Après des travaux d’adduction d’eau, la vie moderne fait irruption au village. Belkacem, mal préparé à cette situation, confond rêve et réalité. Croyant avoir tué son rival qui aime sa bien aimée, il fuit le village après avoir revêtu les habits du derviche dont il a maintenant la démarche.

Un bureau de police à Alger quelque temps après l’indépendance. Monsieur Rachid, père de famille, cinquante ans environ, ancien fonctionnaire colonial muté à la bibliothèque annexe du cinéma. Monsieur Rachid, déçu et excédé par sa triste vie, face à un inspecteur qui le questionne, tente de s’expliquer : pourquoi a-t-il tué son ancien chef de service à l’issue d’une longue nuit d’errance ?

El Ghoula est une adaptation de la pièce satirique éponyme du comédien Rouïched (Ahmed Ayad). "El-Ghoula" (Le Vampire), raconte l’itinéraire d’un responsable corrompu, qui vit au-dépend des paysans d’une coopérative agricole. Au lieu de résoudre les problèmes, ce responsable manipule les discours creux et les slogans « révolutionnaires » pour les galvaniser et les encourager à poursuivre le travail. Opportuniste, il transformera le travail des fellahs en procédures bureaucratiques chaotiques, à des fins personnelles .

Des années après l'indépendance de l'Algérie, la guerre tue toujours à Soulima, un village frontalier encerclé de mines dont les victimes ne se comptent plus. Malgré tous ces morts, les habitants restent enracinés dans leur terre ancestrale. Parmi eux se détache la noble figure de Zohra qui parait être l'âme du village... "Moissons d'Acier "reçut le 1er prix de L'Épée d'Or du Festival de Damas 1983.

Composé d'images d'archives narrées par l'écrivain, anthropologue et linguiste Mouloud Mammeri, le film propose une réflexion sur les mouvements de lutte anti-colonialistes et anti-impérialistes des années 1970 à travers le monde.

En 1880, dans l'Algérie colonisée, il fut décidé que les paysans algériens des monts Ouarsenis seraient dépossédés de leurs terres au profit des colons français. Deux méthodes ont été utilisées pour y parvenir, soit par la force pure, soit par un stratagème obligeant les fellahs à payer des amendes trop élevées pour être payées. Les déracinés doivent alors partir pour les villes, grossissant la masse des prolétaires dans les bidonvilles... Ce deuxième long métrage de Lamine Merbah s’est appuyé sur les travaux de Sari Djilali et plus particulièrement sur son étude La dépossession des Fellahs 1830-1962 (1975). Crédité co-scénariste du film, ce géographe de formation a beaucoup travaillé sur le processus de colonisation à l’oeuvre dans la région montagneuse de l’Ouarsenis. Le titre du film original ( Beni Handel ) tire son nom d'une tribu berbère algérienne , les Beni Hendel, qui a donné son nom à la commune du même nom dans la wilaya de Tissemsilet (Algérie).