Ce film documentaire a voulu rétablir la vérité sur un certains nombre d’évènements historiques, qui sont soit escamotés du récit que la France a fait de la colonisation de l’Algérie, soit relatés mais à travers encore une fois le regard triomphant du colonisateur. Il s’agit de témoignages rares de personnalités connues, comme l’écrivain Kateb Yacine, ou de simples algériens qui s’expriment sur l’histoire commune de l’Algérie et de la France du temps de la colonisation. Du commencement avec le coup de l’éventail, en passant par les tristes évènements du 8 mai 1945, et du comment, Kateb Yacine juge l’œuvre du prix Nobel de littérature Albert Camus, jusqu’à l’Algérie post-indépendance, Déjà le sang de Mai ensemençait Novembre est une charge qui tord le cou à plusieurs idées reçues.
Le Festival Panafricain d'Alger (ou Panaf) est l'une des plus grandes manifestations culturelles d'Afrique et s'est déroulée en 1969 puis 40 ans après en juillet 2009 en Algerie. Au cœur d’un festival resté dans les annales, le film se nourrit d’archives des luttes d’indépendance et d’entretiens avec des représentants de mouvements de libération et d’écrivains africains. William Klein suit les principales étapes du festival qui fut qualifié "d’opéra du tiers-monde" à sa manière particulière : le spectateur est plongé au milieu de l’action dans les rues d'Alger. Époque des indépendances et contexte politique africain était assez mouvementé, de nombreux leaders africains de mouvements de libération dont les Black Panthers des USA étaient présents.
À lui seul, Frantz Fanon incarne toutes les problématiques de l’Histoire coloniale française. Résistant martiniquais, il s’engage, comme des millions de soldats coloniaux, dans l’Armée Libre par fidélité à la France et à l’idée de liberté qu’elle incarne pour lui. Écrivain, il participe au bouillonnement de la vie de Saint-Germain avec Césaire, Senghor ou encore Sartre, débattant sans relâche sur le destin des peuples colonisées. Médecin, il révolutionne la pratique de la psychiatrie allant chercher dans les rapports de domination des sociétés coloniales les fondements des pathologies de ses patients de Blida. Militant, il rassemble par son action et son histoire, les colères des peuples écrasés par des siècles d’oppression coloniale.
"Les Fusils De La Liberté" (1961) est un docu-fiction qui raconte les difficultés que surmonte un détachement de l’ALN qui a pour périlleuse mission de convoyer des armes et des munitions, depuis la Tunisie, à travers le Sahara algérien pendant la guerre de libération algérienne (1954-1962) contre l'armée d'occupation française.
Pierre Clément, fut l'élève de René Vautier et son caméraman, il l’accompagnera d’abord en Tunisie pour réaliser un film sur l’indépendance du pays en 1957. Le destin l’a mené en Algérie et sa présence en février 1958 à la frontière tuniso-algérienne change sa vie à jamais. Il porte sa caméra et filme les bombardements de Sakiet Sidi Youcef avant de s’engager corps et âme pour la cause algérienne. Il réalise un peu plus tard « Les réfugiés algériens » avant de se faire arrêter, torturé et emprisonné alors que son troisième film « L’armée de libération nationale au maquis » n’avait pas été achevé. Abdennour Zahzah, le réalisateur fait revivre la mémoire de Pierre Clément, réalisateur engagé au péril de sa vie, frère d'arme des résistants algériens, disparu en 2007.