Ce film est une trilogie de trois histoires d’enfants : “Oeufs cuits” est l’histoire d’un petit garçon qui vend des oeufs dans les bars. Deux personnages le déçoivent : d’abord son père, vendeur de jouets qui s’enivre chaque soir, puis un comédien qui le fait rêver jusqu’au jour où il le rencontre dans sa déchéance quotidienne. “Djamel au pays des images” raconte les péripéties d’un enfant confronté à deux mondes, celui des images, par le biais de la télévision, qui lui présente un monde de promesses et d’aventures, et le monde de la réalité, le développement de l’industrie. “La boîte dans le désert” est l’histoire d’enfants fabriquant des machines ingénieuses avec des déchets de ferraille. Cette trilogie se termine par une chanson qui est comme une grande question : “Demain que serais-je” …
La Clôture est un cri ! Au lendemain de la guerre civile qui a ensanglanté l’Algérie, Tariq Teguia interroge les jeunes de Bab El Oued qui disent leur colère. Aux plans fixes dans lesquels ils témoignent, Tariq Teguia fait alterner des errances en voiture qui prolongent celles de Ferrailles d’attentes. Et c’est la violence d’un enfermement qui domine, doublée du désir d’un impossible ailleurs.
Au lendemain de l'indépendance, des lycéennes algériennes s'expriment sur leur vie et comment elles envisagent l'avenir, la démocratie, leur place dans la société. "Nous discutions beaucoup avec mes élèves de la condition des femmes en Algérie et de leurs rêves. Elles avaient écrit de nombreux textes percutants sur ces thèmes. Un responsable des ciné-clubs les transmit à Ahmed Lallem, que je rencontrai alors. La directrice du lycée l'autorisa à conduire une quarantaine d'entretiens préparatoires au magnétophone avec des lycéennes, puis à filmer avec son équipe un débat en classe où les adolescentes parlèrent de leur vie et de leurs aspirations."
Albert Camus meurt à 46 ans, le 4 janvier 1960, deux ans après son prix Nobel de littérature. Auteur de «L’Étranger», un des romans les plus lus au monde, philosophe de l’absurde et de la révolte, résistant, journaliste, homme de théâtre, Albert Camus a connu un destin hors du commun. Enfant des quartiers pauvres d’Alger, tuberculeux, orphelin de père, fils d’une mère illettrée et sourde, il s’est arraché à sa condition grâce à son instituteur. Français d’Algérie, il ne cessa de lutter pour l’égalité avec les Arabes et les Kabyles, tout en redoutant l’Indépendance du FLN. Fondé sur des archives restaurées et colorisées, et des témoignages de première main, ce documentaire tente de dresser le portrait de Camus tel qu’il fut.
Un Algérien de France s'adresse à un frère resté au pays pour raconter ce qu'est l'Algérie d'aujourd'hui, filmée depuis les airs par le célèbre photographe Yann Arthus Bertrand. Le documentaire est construit autour d'un voyage en trois parties. Le nord, moderniste, est tourné vers la Méditerranée, tandis que le centre est fait de régions rurales et traditionnelles. Enfin, le grand sud est comme un autre monde, avec son immense désert. Ce périple permet de découvrir les côtes indentées de l'Oranais, les plaines agricoles de la Mitidja, les contreforts de l'Atlas, les falaises d'Alger, les plages, les cimes enneigées ou encore l'incroyable diversité minérale du Sahara.
Warrior Women est l’histoire de mères et de filles qui se sont battues pour les droits des autochtones dans le American Indian Movement des années 1970. Le film dévoile non seulement une perspective féminine de l'histoire, mais examine également l'impact des luttes politiques sur les enfants témoins des événements.
The Memory of Justice est un film anglo-américain de quatre heures et demi réalisé par Marcel Ophüls en 1976. Comportant entre autres les témoignages des ex-procureurs Telford Taylor (États-Unis) et Edgar Faure (France) ainsi que de l’ancien architecte officiel du Troisième Reich Albert Speer, condamné à Nuremberg, ce film évoque les prolongements politiques, philosophiques et moraux du Procès de Nuremberg à la lumière des conflits de la deuxième moitié du XXe siècle (Algérie, Vietnam...).
À travers la petite histoire de la visite d’une fille à son père en Algérie, d’une fille à sa mère en Haute-Savoie, d’une sœur à sa fratrie, le film propose une démarche intime qui met en lumière les déchirements occasionnés par le "choix" d’immigrer. L’histoire se construit autour de Mohamed, le père de la réalisatrice, ouvrier dans l’industrie du décolletage en Haute-Savoie pendant 40 ans, et qui a choisi de retourner vivre définitivement en Algérie à sa retraite en 2000 ; et de Zinouna, sa femme, qui depuis fait des allers-retours entre ici et là-bas. À la génération suivante, celle de Nadja, la réalisatrice et narratrice du film, plusieurs de ses frères, qui sont nés et ont grandi en France, ont fait le choix de se marier avec des femmes de leur village natal en Algérie. Tandis que ses sœurs, moins tiraillées par leurs origines et le poids de la famille, ont fait des choix de vie différents.
Ce documentaire retrace des engagements de femmes dans les luttes pour l’Indépendance de l’Algérie, au sein du FLN-ALN (Front de Libération Nationale – Armée de Libération Nationale) à travers des récits de vies d'anciennes combattantes. Elles sont poseuses de bombes, agents de liaison, infirmières et soldates des maquis, ou encore dans une solidarité active avec les prisonniers politiques. Toutes ces moudjahidate évoquent également les villageoises, qui assuraient l’hébergement et le ravitaillement des combattants du FLN... Les formes d’engagements des femmes sont multiples tout comme leurs "identités sociales". Alors comment ont-elles commencé à "activer" ? Quels sont leurs rôles et stratégies dans les différents lieux de luttes ? Quels regards portent-elles sur cette période et qu’ont-elles à nous transmettre ? Ces témoignages s’articulent avec celui de l’historienne et elle-même ancienne combattante, Danièle Djamila Amrane Minne.
Dès les années quarante, les femmes ont joué un rôle important dans le mouvement de libération national algérien. La réalisatrice est allée à la rencontre de certaines d'entre elles, beaucoup étaient des enfants ou des adolescentes à l'époque. Des témoignages édifiants et poignants de ces femmes courageuses qui ont bravé la mort en vivant dans les maquis ou en posant des bombes ; pourtant elles ne jouissaient pas de responsabilités politiques ou militaires. C'est avec beaucoup de pudeur que certaines d'entre elles évoquent les terribles atrocités de la torture de l'armée française. A la fois actrices et témoins de cette période, que gardent- elles de ce passé ? Quel regard posent-elles sur ce présent et comment voient-elles l'avenir de la Femme algérienne qui a tout donné et n'a eu que si peu en retour…
Oversand est un des premiers films sur l'escalade libre, troisième film d'une série de trois avec "Overdon" dans le Verdon, et "Over-Ice" dans les cascades de glace de l’Oisans. Réalisé par Jean-Paul Janssen avec "les as de la grimpe" francophone de l'époque : Patrick Edlinger, Patrick Bérhault, Bernard Gorgeon, Hugues Jaillet, Jacques Perrier, Stéphane Troussier et Odette Schoënleb. Le film, très visuel et sans dialogues est tourné en 35mm en Algérie, dans le désert du Sahara, dans région de Tamanrasset, sur les parois des montagnes du massif du Hoggar, sous l'oeil des caravanes de touaregs.
Séfar (en arabe : سيفار) est une ancienne cité au cœur du massif montagneux du Tassili n'Ajjer en Algérie, à plus de 2 400 km au sud d'Alger et tout près de la frontière libyenne. Séfar est la plus grande ville troglodyte du monde, avec plusieurs milliers de maisons fossilisées. Très peu de voyageurs s'y rendent compte tenu de son éloignement géographique et surtout du fait des difficultés d'accès au site. Le site regorge de plusieurs peintures, dont certaines datent de plus de 12 000 ans, représentent pour la plupart des animaux et des scènes de chasse ou de la vie quotidienne qui témoignent que ce lieu hostile n'a pas toujours été un désert inhabité. La superstition locale voudrait que le site soit habité par des djins, sans doute en rapport avec les peintures étranges retrouvées sur le site.
Réalisé par Pierre Clément et Djamel-Eddine Chanderli, produit par le Service d’Information du FLN en 1958, ce film est un document rare. Pierre Clément est considéré comme l’un des fondateurs du cinéma algérien. Il montre dans ce film des images de camps de réfugiés algériens en Tunisie et les conditions de vie de ces derniers. Une version DVD restaurée sorti en 2016, à partir de l’original en 35 mm donné par Pierre Clément à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC).
1er novembre 1954, l’Algérie s’embrase. En tant que ministre de l’Intérieur, François Mitterrand se retrouve au cœur de la tourmente. Pas question pour lui, ni d’ailleurs pour la majeure partie de la classe politique, d’envisager l’indépendance de ces départements français. Il tente en revanche d’imposer des réformes sociales. Devenu ministre de la Justice du gouvernement socialiste de Guy Mollet, il reste un homme d’ordre, fidèle à la politique répressive qui s’installe. La guillotine en devient une des armes. Quand François Mitterrand quitte la place Vendôme à la fin du mois de mai 1957, quarante-cinq condamnés à mort ont été guillotinés en seize mois. Ce documentaire montre que François Mitterrand n’a pas été au rendez-vous de la décolonisation algérienne.
Ils s'appellent Abdallah, Ahmou, Mohamed, Ramdane, Salah, Sebti, Tahar. Ils sont venus d'Algérie entre 1951 et 1971, seuls, pour travailler en France, et prévoyaient, un jour, de repartir au pays. Les années se sont écoulées, ils sont maintenant retraités et ils sont toujours là. Pendant toutes ces décennies, ils ont vécu un pied ici, un pied là-bas. Ils ont eu une vie de-va-et-vient. Certains n'ont été que des "pères-mandats", d'autres regrettent de ne pas avoir vu grandir leurs enfants. Ces hommes n'ont pas fait de regroupement familial, ils ne comptaient pas rester ici. L'attachement au pays d'accueil est devenu plus fort que celui de la terre natale même si elle reste, parfois, idéalisée. Ils ont migré d'une rive à l'autre de la Méditerranée sans mesurer vraiment la rupture que cela allait provoquer. Pas complètement d'ici, plus vraiment de là-bas, après une vie professionnelle décousue, une vie familiale déchirée, ils viennent finir leurs vieux jours à Marseille, seuls.
Avec la caméra de sa tante (Djamila Sahraoui), avec qui il correspond en voix off, Mourad filme avec tendresse les habitants de sa cité, à Tazmalt en Kabylie. Parmi eux, Samir, militant associatif très estimé de tous. A l’instar de tant d’autres, les habitants de Tazmalt doivent pallier l’inertie des institutions et ne compter que sur eux-mêmes. Embellir la cité et donner du travail à des jeunes, tel est le projet citoyen de l’association de Samir. Grâce à la participation de tous, le chantier démarre. Les jeunes, n’ayant aucune certitude d’être payés, se mettent au travail timidement, puis avec enthousiasme devant les résultats. Mais le cycle infernal reprend. Pas de travail, pas d’argent. Attendre ? Non. C’est dans la rue qu’explosera leur "ras-le-bol" au printemps 2001.
Le 22 février 2019 marque le début d'un mouvement historique en Algérie, dans un premier temps contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, puis pour le départ de tous les anciens dignitaires du régime et la mise en place d'une Deuxième République. La cinéaste algéro-canadienne Sara Nacer revient en Algérie pour capturer à travers sa caméra ce "Hirak" (mouvement en arabe). À travers son voyage, elle nous invite à découvrir la jeune génération qui dirige la "Révolution du sourire" et construit l'Algérie 2.0, avec une forte conscience politique, culturelle et sociale.
A-t-on vraiment tout dit sur la guerre d'Algérie ? Si les archives s'ouvrent, presque cinquante ans après la signature des accords d'Evian (18 mars 1962), les témoins directs, eux, commencent à disparaître. Ils sont pourtant des passeurs d'histoire uniques, souvent seuls à-même d'illustrer la dure réalité d'une période longtemps occultée. Gérard Zwang, chirurgien du contingent entre mai 1956 et juin 1958, est l'un de ces témoins essentiels qui nous font découvrir une histoire originale de la guerre d'Algérie. Durant son service, chargé de soigner les blessures les plus atroces de ses compagnons d'infortunes, il voit la guerre du côté de ses victimes. Lui n'a pas combattu avec un pistolet-mitrailleur à la main, mais dans le huis clos d'une salle d'opération où la vie cède place à la mort en une poignée de secondes.
Pour quelles raisons les harkis, supplétifs musulmans recrutés par Paris, ont-ils rejoint l'armée française ? Pourquoi plusieurs milliers d'entre eux ont-ils été massacrés après l'indépendance de l'Algérie ? Pourquoi le gouvernement français les a-t-il désarmés et abandonnés ? Pourquoi seulement 50 000 à 60 000 anciens harkis ont-ils été rapatriés en France avec leurs familles et placés dans des camps de sinistre mémoire, comme Rivesaltes ? Victimes et fidèles serviteurs pour les uns, traîtres et collaborateurs pour les autres, les harkis restent au coeur de nombreuses questions qui restent brûlantes près de 50 ans après la fin de la guerre d'Algérie.