Dans Guerre aux images en Algérie, René Vautier revient sur les images de Algérie en flammes, tourné aux cotés des combattants algériens dans les maquis de l’ALN, à la fin de l’année 1956 et en 1957. Ces images de guerre prises dans les Aurès-Nementchas étaient destinées à être la base d’un dialogue entre Français et Algériens pour la paix en Algérie. Elles montrent l’existence d’une organisation armée proche du peuple. Dans Guerre aux images en Algérie, René Vautier éclaire, en 1985, le contexte et les conditions de réalisation parfois dramatiques de ce film.

Documentaire monté à partir de témoignages sur la torture de personnes ayant vécu la guerre. Certains témoins ont été torturées par Jean-Marie Le Pen. Ces témoignages vont aider à défendre en justice le journal Le Canard Enchaîné en procès contre Jean-Marie Le Pen pour diffamation. Le film est projeté en 1985 lors du procès et certains témoins sont également venus soutenir le journal. Mais la loi d’amnistie de 1963 protège l’homme politique, interdisant l’utilisation d’images pouvant nuire à des personnes ayant servi pendant la guerre d’Algérie.

Série documentaire en deux parties : 1. Un peuple sans voix (80'), 2. Une terre en deuil (78'). Partie 1 : Un peuple sans voix : octobre 88, la République algérienne vacille, le film remonte aux sources de cette tragédie et explique comment le face à face entre les islamistes et le pouvoir s’est enclenché. L’interruption des élections législatives de décembre 91, suivie peu de temps après par l’assassinat du président Boudiaf, en juin 92, plonge l’Algérie dans le chaos. Partie 2 : Une terre en deuil : l’engrenage de la violence qui mène aux massacres et les dessous économiques et géopolitiques de la guerre. Plus de 100 000 morts, un degré de barbarie inouïe, des massacres, en apparence incompréhensibles… Derrière la vitrine officielle du pouvoir et sa scène politique factice, se cache un pouvoir de l’ombre.

Lettre à ma sœur est un film documentaire. Il raconte l’histoire de l’assassinat de ma sœur Nabila Djahnine présidente de l’association reconnue "Thighri N'tmettouth" (Cri de femme), Nabila a été assassinée le 15 février 1995 à Tizi-Ouzou, une ville de Kabylie, à cent kilomètres d’Alger. En 1994 Nabila m’écrit une lettre, elle me raconte l’escalade de la violence, la répression, les assassinats, les espoirs si maigres et son désarroi face à l’action quasi impossible en ces années de plomb. J’étais alors partie vivre pour quelque temps dans une ville du Sahara Algérien. Dix ans après l’assassinat de Nabila je retourne sur les lieux pour faire ce film et raconter ce qui s’est passé, voir ce qu’est devenue Tizi-Ouzou, que sont devenus les gens, les questionner, leur demander pourquoi l’assassinat et le massacre de civils, pourquoi le dialogue est-il devenu impossible ?

Le 21 mars 1964, le général de Gaulle en visite en Cayenne, fait une annonce à la foule : « Nous avons une grande œuvre à faire en Guyane ». C’est le Centre spatial guyanais. La promesse sera tenue mais pourquoi Kourou, pourquoi la Guyane ? Au-delà d’un choix géographique cohérent avec la nécessité de l’industrie spatiale, ce film raconte aussi le choix du général de Gaulle dans un double contexte de guerre froide côté international et de crise algérienne côté français.

Au moment de l’indépendance, les propriétaires de gros bateaux décident de vendre, alors que beaucoup de petits pêcheurs se retrouvent bientôt sans travail. Leurs femmes décident alors de mettre en commun leurs anneaux d’or pour les vendre et ainsi racheter des bateaux. Le carton qui ouvre le film rend ainsi hommage aux femmes de Mahdia, ville côtière tunisienne, qui ont contribué à l’essor de l’économie nationale, grâce à l’hypothèque de leurs bijoux et la fondation de la Mutuelle de la Conservation du Poisson. Il rend hommage plus largement à la femme tunisienne, « active et émancipée ». La réalisation du film est portée au crédit de Mustapha Fersi (Alfarissi) afin qu’il puisse concourir comme film tunisien au Festival de Berlin-Ouest 1958, où il remporte l’Ours d’Argent.

La bonne humeur - el gusto - caractérise la musique populaire inventée au milieu des années 1920 au cœur de la Casbah d'Alger par le grand musicien de l'époque, El Anka. Elle rythme l'enfance de ses jeunes élèves du Conservatoire, arabes ou juifs. L'amitié et leur amour commun pour cette musique qui "fait oublier la misère, la faim, la soif" les rassemblent pendant des années au sein du même orchestre jusqu'à la guerre et ses bouleversements. El Gusto, Buena Vista Social Club algérien, raconte avec émotion et... bonne humeur comment la musique a réuni ceux que l'Histoire a séparés il y a 50 ans.

L'Orientalisme est un mouvement littéraire et artistique né en Europe occidentale au XVIIIe siècle. Par son ampleur et sa vogue, tout au long du XIXe siècle, il marque l'intérêt et la curiosité des artistes et des écrivains pour les pays du couchant (le Maghreb) ou du Levant (le Moyen-Orient). L'Orientalisme naît dans la fascination de l'Empire ottoman et suit sa lente désagrégation et la progression des colonisations européennes. Cette tendance exotique s'associe avec tous les courants artistiques du XIXe siècle, académique, romantique, réaliste ou même impressionniste. Elle est présente en architecture, en musique, en peinture, en littérature, en poésie… Esthétique pittoresque, confondant les styles, les civilisations et les époques, l'orientalisme a créé de nombreux clichés et poncifs que l'on retrouve aujourd'hui encore en littérature ou au cinéma.

Né le 25 mars 1840, Gustave Guillaumet découvre l'Algérie par hasard alors qu'il devait s'embarquer pour l'Italie. Au fil de ses dix ou onze voyages et séjours prolongés, il a établi une familiarité avec cet espace. Parcourant les différentes régions du nord au sud, il n’a de cesse d’en noter les différences. Il est aussi le premier artiste, hors les Femmes d’Alger de Delacroix, à pénétrer dans les intérieurs féminins et à en révéler la réalité bien éloignée des fantasmes de harem qui règnent à son époque.Fasciné par le pays, ses déserts et ses habitants, allant jusqu’à vivre comme les Algériens, Gustave Guillaumet a consacré à ce pays sa vie et sa peinture, rompant avec les représentations de l’époque, colorées et exotiques. La toile La Famine en Algérie restaurée grâce à une exceptionnelle levée de fonds, fut dictée par les événements des années 1865-1868, et illustre bien sa connaissance du pays, d’une manière à la fois exigeante, sensible et grave.

Arrivés à bord du paquebot « Ville d’Alger », de jeunes Métropolitains se rendent à Bouzareah pour suivre pendant un an un stage de formation professionnelle à l’École normale. Après avoir acquis les rudiments de la langue et de la culture arabes, les futurs instituteurs sont formés pour transmettre aux populations les bases de l’agriculture moderne, du travail manuel et de l’hygiène. Un voyage d’étude clôt la formation. Les instituteurs sont ensuite envoyés dans les régions de leur choix, où ils mettront leur savoir au service des habitants.

Le 5 août 1928, après 2h32 de course, le dossard 71 frappé du coq entre dans le stade olympique d’Amsterdam. Ahmed El Ouafi Bouguéra s’envole vers l’or et devient le premier champion olympique du continent africain. Son exploit, il le réalise sous le drapeau tricolore. Le départ de son véritable marathon est lancé. Il traverse l’histoire du sport, celle de l’Algérie et de la France. Ce documentaire retrace à travers les différentes étapes de la vie de ce grand champion non seulement l’histoire du sport mais aussi la grande histoire. Des images d’archives et des entretiens sont mêlés à des planches dessinées. La série redonne ainsi la parole à ce héros oublié, qui fait partie de ces grands champions issus de l’immigration qui ont gagné pour la France depuis plus d’un siècle.

Dans une petite ville algérienne dans les années 90, un peu à l'écart de la "guerre civile" qui déchire le pays, le quotidien trois jeunes hommes sans travail entre l'ennui sans fin et l'attente de l'improbable, entre humour et désespoir.

Dans la fournaise d’Alger, la caméra suit et accompagne Ibrahim, Adam, et Ismael, originaires d’Afrique sub-saharienne, en situation irrégulière qui vivent dans cet hôtel au nom prédestiné. Ils vivent de petits boulots. L’un est liftier dans un immeuble, le deuxième est cordonnier et le troisième travaille dans le secteur du bâtiment. L’autre face de l’immigration provenant d’Afrique sub-saharienne. Derrière les statistiques se cachent des personnes, des corps qui attendent de pouvoir commencer une autre vie ailleurs. Un hôtel devient ainsi un point de transit dans lequel se mêlent histoires et espoirs, un lieu qui semble comme suspendu dans le temps et dans l’espace. Un voyage statique dans l’attente qu’en commence un autre.

Le 5 septembre 1960, démarre le procès d'une vingtaine de militants Français du "Réseau Jeanson", soutiens dans la métropole de l'action des militants indépendantistes du FLN algérien. Mais au bout de quelques jours, la situation se trouve renversée et le procès se transforme en arène politique, c'est le gouvernement, l'armée, leur politique, c'est la guerre d'Algérie tout entière dont le procès commence. Accusés, témoins, avocats, débordant un tribunal stupéfait, transforment le prétoire en tribune de l'opposition. Le procès coïncide avec la publication du " Manifeste des 121 " sur le droit à l'insoumission, signé entres autres par Jean Paul Sartre, Arthur Adamov, Simone de Beauvoir, André Breton, Marguerite Duras, Pierre Boulez, René Dumont, François Chatelet…

Il y a 60 ans, dans le désert algérien, une bombe atomique, équivalant à trois voire quatre fois Hiroshima, explosait. Baptisée la "Gerboise Bleue", elle a été la première bombe atomique testée par la France, et d’une puissance jusqu’alors inégalée. Cette bombe de plutonium de 70 kilotonnes a été lancée au petit matin, dans la région de Reggane, dans le sud de l’Algérie, à l’époque coloniale française. Si cet essai a permis à la France de devenir la 4e puissance nucléaire mondiale, il a eu des répercussions catastrophiques. La France avait, à l’époque, certifié que les radiations étaient bien en dessous du seuil standard de sécurité. Or en 2013, des dossiers déclassifiés ont révélé que le taux de radioactivité avait été beaucoup plus élevé qu’annoncé, et avait été relevé de l’Afrique occidentale jusqu’au sud de l’Espagne.

Qui se souvient de Mohamed Zinet ? Aux yeux des spectateurs français qui reconnaissent son visage et sa frêle silhouette, il est simplement \"l'acteur arabe\" des films français des années 1970, d'Yves Boisset à Claude Lelouch. En Algérie, c'est un tout autre personnage… Enfant de la Casbah, il est l'auteur génial d'un film tourné dans les rues d'Alger en 1970, Tahya Ya Didou. Par cette œuvre unique, Zinet invente un nouveau cinéma, raconte une autre Histoire, montre les Algérois comme jamais auparavant. Dans les pas de son ainé, dans les ruelles de la Casbah ou sur le port d'Alger, Mohammed Latrèche retracera l'histoire de Tahya Ya Didou et de son réalisateur.

"Algérie, Les deux soldats" raconte l’histoire vraie de deux jeunes Français, militaires pendant la guerre d’Algérie, qu’un même sens aigu de l’honneur poussa dans deux directions totalement inverses : Noël Favrelière déserta pour libérer un jeune prisonnier algérien musulman qu’on allait exécuter, et René Técourt, lui, pour poursuivre le combat de l’Algérie française aux côtés des ultras de l’OAS. Deux exemples emblématiques, qui décrivent de manière directe, charnelle, ce qui se passa là-bas.

Documentaire de la TSR sur l'expédition de 1979 en Algérie dans le massif de l'Atakor (désert du Hoggar), organisée par l'alpiniste genevois Michel Vaucher et Jean-Blaise Fellay. Les grimpeurs réalisent une dizaine d' ascensions dont le fameux sommet de l'Adaouda (qui signifie "doigt" en Tamasheq, le dialecte Touareg), par plusieurs voies. Puis une nouvelle voie sur les sommets des Tezoulegs méridionaux. Ils découvrent les particularités géologiques volcaniques du massif de l'Atakor et rencontrent les habitants nomades de la région, les Touaregs, qui se sédentarisent de plus en plus dans la ville de Tamanrasset.

Frantz Fanon était un homme politique renommé et un militant de la décolonisation. Ce dossier se concentre sur ses méthodes visionnaires de thérapie sociale pendant sa période de psychiatre en Algérie de 1953 à 1956. Un morceau d'humanisme universel.