Sous l'Occupation, René Carmille, militaire devenu administrateur civil, fonde ce qui deviendra l'INSEE et crée le numéro de sécurité sociale. Précurseur dans l'utilisation de la mécanographie, ancêtre de l'informatique, il développe un traitement statistique des données. Ses fichiers ont été utilisés par Vichy pour servir sa politique antisémite mais étaient pensés pour fournir des informations aux réseaux de la Résistance, à laquelle Carmille été lié. Il sera d'ailleurs trahi en 1944 et mourra en déportation. Son parcours, qui reste trouble, fait écho aux questions contemporaines autour des données personnelles.
Monique et Michel Pinçon-Charlot, sociologues de la grande bourgeoisie, passent beaucoup de temps dans leur pavillon fleuri de banlieue parisienne. Ils s’aiment depuis plus de 50 ans, ont une retraite confortable dont ils pourraient profiter paisiblement. Mais, comme ils sont un peu dingues et sensibles à l’injustice, ils ont décidé d’accélérer leur combat contre le système capitaliste planétaire.
Le 24 mars 1976, les forces armées ont pris le pouvoir en Argentine, entamant le chapitre le plus sanglant de son histoire. Exils, censure, interdictions, listes noires et enlèvements sont devenus monnaie courante, s’attaquant au domaine culturel qui souffrait déjà depuis un certain temps de la répression militaire. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, différentes formes de résistance nouvelles et inédites sont nées. Resistencia Cultural explore l’expérience de solidarité artistique de l’Association internationale pour la défense des artistes victimes de la répression dans le monde (en particulier sa campagne pour les cent artistes argentins disparus) et les différentes résistances culturelles de l’Argentine pendant la dictature.