Après la destruction de la "jungle" et la dispersion de ses 12 000 habitants aux quatre coins de la France, la caméra suit un migrant errant sur la lande, parmi les débris épars. Est-il le dernier habitant à partir ? Il se met à danser sur la plage, et sa danse réveille les vies, les abris, les feux, les labyrinthes, les voix de cette ville surgie de la boue puis disparue, filmée un an plus tôt. Les habitants déplaçaient alors leurs abris vers la zone Nord pour échapper aux bulldozers et aux CRS qui détruisaient la zone Sud. Alignements policiers, pelleteuses en marche, tentes carbonisées…

En attendant la naissance de mon fils, une fois à terre, je repense à mon expérience de photographe à bord du navire de sauvetage Aquarius. Ce film est une lettre d'une mère à l'enfant qu'elle porte alors qu'elle est embarquée sur un bateau de sauvetage comme photographe. (Leur histoire personnelle se mêle à l'histoire universelle de migration).

La frontière américaine n'est pas seulement une situation géographique. La frontière est partout. Elle fait partie de chaque famille d'immigrants sans papiers, avec la menace qu'à tout moment, ils puissent être capturés, emprisonnés, expulsés et se faire détruire. « Borderland » expose le coût humain cruel de l'immigration tout en tissant les histoires d'immigrants qui veulent construire un mouvement social pour revendiquer leurs droits de l'homme.