L'endroit réel où a lieu le congrès des pingouins est en même temps le plus fictif de cette planète où il est possible de se tenir sur ses deux jambes. Ici, même les animaux savent parler. Ce pays de rêves et de cauchemars se nomme l'Antarctique. dans ce désert de glace cerné par une mer tempétueuse, vivent aussi quelques dizaines d'êtres humains. A l'aide d'instruments sophistiqués, ils observent les changements inquiétants qui affectent notre monde: trou dans la couche d'ozone, modifications du climat, etc.

À Bali, le réalisateur observe avec inspiration, en noir et blanc et en couleurs, les répétitions de danses aux codes sophistiqués, les spectacles de théâtre de marionnettes baignés de légendes, les touristes bardés de caméras. Sur fond de sculptures de pierres érodées et de la culture du riz, le temps pulse au rythme du gamelan et des images associées de façon unique.

Après avoir été directeur photo auprès d’Atom Egoyan, Peter Mettler est passé réalisateur avec ce documentaire, dans lequel il part à la poursuite des aurores boréales. Une œuvre saisissante qui s’inscrit, à l’instar des premiers Egoyan, comme un incontournable de la Nouvelle vague torontoise.

Arash et Anoosh travaillent comme DJs dans le milieu croissant de de la techno underground à Téhéran. Sans perspectives d’avenir et fatigués de l’éternel jeu de cache-cache avec la police, ils programment dans les conditions dangereuses une dernière rave frénétique en plein désert. De retour à Téhéran, ils tentent vainement de diffuser leur album de musique non autorisé. Lorsqu’Anoosh est arrêté dans une fête, s’éteint leur dernière lueur d’espoir d’un avenir en Iran. Mais voilà qu’ils reçoivent un appel de la Streetparade de Zurich, la plus grande fête techno du monde. Après les angoisses de l’attente, un visa de 5 jours leur est accordé. Arrivés en Suisse, les interviews se multiplient dans les radios et les journaux et les millions de raveurs et collègues DJ les propulsent subitement dans une autre dimension. L’euphorie s’évanouit cependant lorsque le retour approche qui les met devant une grande décision…

Dissimulé au creux des montagnes boisées de la côte occidentale du Japon, se trouve le petit cloître zen Antaiji. Une jeune femme se met en route: vivre l’aventure d’une vie monastique, de l’automne au printemps. La jeune femme est Sabine Timoteo de Berne. L’abbé du cloître est Muho Nölke, né à Berlin. Un jeu complexe entre la philosophie du maître zen japonais Kodo Sawaki et les surprises du quotidien.

Les déchets radioactifs devraient être confinés dans des dépôts sécurisés, pour des centaines de milliers d’années. C’est pourquoi, dans le monde entier, on est à la recherche de lieux sûrs. Depuis 35 ans, Charles McCombie, physicien nucléaire et expert reconnu, pilote cette mission pour le compte d’organisations internationales. Le réalisateur Edgar Hagen explore les limites et les contradictions de ce projet d’envergure mondiale.

Se (re)plongeant dans le culturisme, David Nicolas Parel entreprend de suivre son frère cadet dans son entraînement pour l’Arnold Classic – Arnold, du fameux acteur et politicien autrichien et américain. Persuadé d’être celui qui a inspiré cette passion, il s’inquiète des risques de ce sport pour la santé de son frère et aspire à renforcer leurs liens désormais distendus. Un film sur le fil.

Fernand Melgar porte son regard vers la fin du parcours migratoire. Au centre de détention administrative de Frambois, des hommes sont emprisonnés dans l’attente d’un renvoi du territoire helvétique. Leur demande d’asile a échoué, ils sont sommés de repartir après, pour certains, avoir passé plusieurs années en Suisse, travaillé, payé des impôts, fondé une famille.

Un film consacré à l'Allemande Monika Krause – l'éducatrice sexuelle officielle de Cuba. Peu après la révolution cubaine, la citoyenne de RDA Monika Krause est tombé amoureuse du capitaine cubain Jesús Jimenez, venu chercher un cargo à Rostock. L'étudiante âgée de 20 ans suit son capitaine à Cuba et se retrouve rapidement mêlée aux hautes sphères de la révolution: elle travaille pour la Fédération des femmes cubaines et traduit, entre autres, pour Fidel Castro. Quelques années plus tard, elle devient célèbre dans tout le pays en tant qu'éducatrice sexuelle de la nation, ayant ses propres émissions de radio et de TV.

En 1964, le Che demanda au jeune Jean Ziegler de rester en Suisse pour lutter dans le « cerveau du Monstre » capitaliste. Depuis, comme écrivain, professeur, député et collaborateur de Kofi Annan, Jean Ziegler n’a eu de cesse, à travers ses livres et ses discours, de fustiger les injustices, le pouvoir des oligarchies capitalistes et les responsables de la faim dans le monde. Aujourd’hui âgé de 82 ans, ses livres se vendent dans le monde entier et il se bat encore au sein de l’ONU, pour honorer sa promesse au Che. Lors d’un voyage à Cuba en compagnie de sa femme Erica, ses idées révolutionnaires sont mises à l’épreuve des changements qu’il découvre sur l’île. Ziegler fait-il partie des vainqueurs ou des perdants, face au « Monstre » ?

En avril 2006, 13'000 personnes de l'ethnie Dajo se réfugient dans la plaine de Gouroukoun, à l'Est du Tchad. Tous sont des survivants de la guerre du Darfour. Ils y construisent un camp, s'y enferment et s'y inventent une survie. L'auteur s'est enfermé à son tour dans cette prison sans mur. Des images patientes racontent l'interminable temps de l'attente. Une vie au ralenti qui s'égrène, comme suspendue dans le dénuement. Des réfugiés prennent longuement la parole, des enfants dessinent des batailles, des petites filles fredonnent des chansons guerrières: un film de guerre, sans aucune image de guerre...

Madame Mercedes travaille depuis 35 ans comme prostituée pour automobilistes à Berne. Un portrait intime sur ce que vieillir signifie lorsqu’on est prostituée – un documentaire sur un épisode de l’histoire des mœurs suisse en passe de disparaître.

Sur invitation de la célèbre Dia Art Foundation des Forest Houses, un lotissement de logements sociaux dans le sud du Bronx, à New York, Thomas Hirschhorn construit le «Gramsci Monument», un hommage au politicien, philosophe et communiste italien Antonio Gramsci. Les gens du quartier l’aident à monter et à faire fonctionner l’installation artistique. Le «Gramsci Monument» devient ainsi, le temps d’un été, le point de ralliement du quartier, mais aussi la Mecque du monde de l’art. Le cinéaste accompagne cette aventure: une réflexion sur les ambitions et la réalité de l’œuvre artistique de Hirschhorn.

Les Icariens (habitants de la petite île grecque du Nord-est de la mer Egée, voisine de la Turquie), lorsqu'ils nous parlent de la vie quotidienne sur leur île, ne mentent pas, ne falsifient pas: ils ne font jamais référence à un monde "vrai" qui serait caché derrrière le monde "apparent", et dont nous aurions à dégager les multiples significations. Le sens de notre film, c'est uniquement de ce monde "apparent" que nous avons dû l'extraire, et non pas donc d'un au-delà imaginaire auquel il ferait référence.

Une fanfare du Bénin part à la conquête de Lagos, au Nigéria. Le film raconte le choc de deux Afriques. Sur cette longue route qui mène dans la mégalopole, se jouent l’aventure d’un continent, les nouveaux aimants culturels du Sud, le gouffre qui sépare des pays frontaliers. En rencontrant Femi Kuti et les panafricanismes contemporains, le Gangbé Brass Band travaille au corps les idées reçues. Le film ne raconte pas l’éternelle quête d’Europe des Africains. Sur un mode poétique et funky, il ouvre de nouvelles pistes.

Max Frisch était le dernier grand intellectuel suisse dont la «voix» a été largement entendue et appréciée au-delà des frontières de son pays: un personnage comme on n'en trouve presque plus aujourd'hui. Sur fond de XXe siècle finissant, le film suit l'histoire de Frisch en tant que témoin de son temps et demande si nous avons encore besoin de telles «voix» – ou si nous ne pourrions pas nous en passer aujourd'hui.

En fouillant les archives familiales amassées par Léa, 95 ans, sa fille Anne décide de porter à l’écran l’histoire de quatre générations hantées par un secret. Jamais leur aïeule, mère célibataire et domestique ambitieuse qui épousa un vieillard de la haute société de Sion, ne consentit à révéler le nom de son père à son fils, relégué dans la «plèbe» à l’adolescence. Le film retrace avec audace et mordant cette étonnante saga d’émanation d’un autre âge.

Frédéric Florey et Floriane Devigne proposent un voyage initiatique immobile dans une Suisse presque invisible : celle des laissés-pour-compte. Le décor de cette comédie humaine parfois grinçante n'est autre que la chambre à lessive d'un immeuble lausannois. Dans ce lieu microcosmique où on lave presque son linge sale en famille, s'esquissent ou se devinent les fondements mêmes d'une société.

Hugo Koblet a été la première star internationale du cyclisme de l’après-guerre. Ce fils de boulanger zurichois était un styliste à vélo, et dans la vie l’idole des femmes. Koblet, qui a connu une ascension fulgurante, remporta en 1950 le Tour d’Italie. Un an plus tard, il était vainqueur du Tour de France. Il avait ainsi atteint son zénith. Koblet fut mis sous pression par des fonctionnaires ambitieux et se ruina la santé en se dopant. En 1954, il épousa un photo-mannequin connu – un couple de rêve. Après avoir mis fin à sa carrière sportive, il commence à trébucher: menacé par la faillite, Koblet se lance contre un arbre au volant de son Alfa.

Une imposante construction des années 1960. 2500 personnes de 42 nations vivent ici. Séparé de la ville par une rivière, bordé de hautes falaises de grès, chacun essaie de vivre et de survivre à sa manière. Les étrangers essaient d'être des Suisses et des Suisses sceptiques. Les gens se retrouvent dans le magasin local tenu par un exilé irakien, envoient leurs enfants dans un club d'enfants missionnaires et dans le seul pub les vieux habitués s'assoient autour d'une bière. Malgré toutes les différences, les gens sont même un peu fiers de venir d'ici.