Ari, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu'il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80. Le lendemain, Ari, pour la première fois, retrouve un souvenir de cette période de sa vie. Une image muette, lancinante : lui-même, jeune soldat, se baigne devant Beyrouth avec deux camarades. Il éprouve alors un besoin vital de découvrir la vérité à propos de cette fraction d'Histoire et de lui-même et décide, pour y parvenir, d'aller interviewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnons d'armes. Plus Ari s'enfoncera à l'intérieur de sa mémoire, plus les images oubliées referont surface.

Depuis vingt ans, le photographe de guerre James Nachtwey parcourt les contrées du monde traversées par des conflits, des crises, des guerres... Le réalisateur Christian Frei l'a suivi durant deux ans sur le terrain. D'abord membre de l'agence Magnum de 1986 à 2001 puis cofondateur de l'agence VII, Nachtwey est au Kosovo quand les villes sont détruites, en Indonésie quand les familles de mendiants se réfugient entre les rails de chemin de fer, ou encore en Palestine au plus fort des conflits. James Nachtwey est là où le monde "s'effondre".

Avec une délicatesse infinie, les cinéastes dressent un portrait de Gaza par delà les ruines et le conflit sans fin, à partir de Karma et Ahmed, deux ados que tout sépare : Ahmed vit dans un camp de réfugié·es avec son père, ses 3 femmes et ses 35 frères et soeurs, aspirant à devenir pêcheur. Quant à Karma, elle vit dans un appartement de la classe moyenne libérale, et rêve d’un ailleurs impossible. Entre rires et larmes, on croise aussi la route d’un metteur en scène de théâtre plein d’énergie, d’un truculent chauffeur de taxi, et de jumelles wedding planners. Bien au-delà de ce que saisissent les reportages TV, ce morceau de cinéma raconte une Gaza qui porte haut ses couleurs et sa vivacité, sa musique, sa complexité et sa fierté.

La capitale mexicaine ne dispose que d'une cinquantaine d'ambulances publiques pour neuf millions d'habitants, alors que les crimes et les accidents y sont monnaie courante. Afin de pallier ce manque, de nombreuses petites entreprises ont émergé pour proposer leurs services aux blessés. Sans avoir suivi de formation médicale, ni bénéficier d'une autorisation officielle, la famille Ochoa s'est elle aussi engouffrée dans la brèche. Branchés à toute heure du jour ou de la nuit sur les fréquences radio des urgences, ses membres sillonnent la ville à toute allure au volant d'une vieille ambulance des années 1990, espérant arriver les premiers sur les lieux des accidents.

Le 13 avril 1975, une fusillade contre un autobus palestinien dans un faubourg de Beyrouth déclenche la guerre civile au Liban. La ville de Beyrouth, ravagée par cette guerre, se divise en deux zones : la zone Est, contrôlée par le Front libanais (qui regroupe les forces chrétiennes conservatrices, dont les Phalanges, opposées à la présence palestinienne au Liban), et la zone Ouest, contrôlée par le Mouvement national libanais et la gauche progressiste (en soutien à la résistance palestinienne).