Les rives du plus grand lac tropical du monde, considéré comme le berceau de l’humanité, sont aujourd’hui le théâtre du pire cauchemar de la mondialisation. En Tanzanie, dans les années 60, la Perche du Nil, un prédateur vorace, fût introduite dans le lac Victoria à titre d’expérience scientifique. Depuis, pratiquement toutes les populations de poissons indigènes ont été décimées. De cette catastrophe écologique est née une industrie fructueuse, puisque la chair blanche de l’énorme poisson est exportée avec succès dans tout l’hémisphère nord. Pêcheurs, politiciens, pilotes russes, prostituées, industriels et commissaires européens y sont les acteurs d’un drame qui dépasse les frontières du pays africain. Dans le ciel, en effet, d’immenses avions-cargos de l’ex union soviétique forment un ballet incessant au dessus du lac, ouvrant ainsi la porte à un tout autre commerce vers le sud: celui des armes.

Dans le Nord de l’Albanie subsistent des coutumes ancestrales, régissant les lois de la vendetta entre familles. Parfois, depuis des générations, une vieille querelle oppose deux clans, condamnés à assassiner à tour de rôle un membre de la famille adverse. Ce code du sang, le Kanoun, a des conséquences douloureuses sur de nombreux Albanais, condamnés à vivre cloîtrés, pour éviter d’être tués.

Une fanfare du Bénin part à la conquête de Lagos, au Nigéria. Le film raconte le choc de deux Afriques. Sur cette longue route qui mène dans la mégalopole, se jouent l’aventure d’un continent, les nouveaux aimants culturels du Sud, le gouffre qui sépare des pays frontaliers. En rencontrant Femi Kuti et les panafricanismes contemporains, le Gangbé Brass Band travaille au corps les idées reçues. Le film ne raconte pas l’éternelle quête d’Europe des Africains. Sur un mode poétique et funky, il ouvre de nouvelles pistes.