Le tourment des habitants de Futaba, région qui abrite la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, désormais en exil depuis l’accident.

"Gerboise bleue", premier essai atomique français effectué le 13 février 1960 dans le Sahara algérien, est le point de départ de la puissance nucléaire de la France. Il s'agit de tirs aériens radioactifs puissants effectués dans des zones appartenant à l'armée française. Suivront des essais souterrains, et ce même après l'indépendance de l'Algérie. De 1960 à 1978, 30 000 personnes auraient été exposées dans le Sahara. L'armée française a reconnu officiellement neuf irradiations. Aucune plainte contre l'armée ou le Commissariat à l'Energie Atomique n'a abouti. Trois demandes de commission d'enquête ont été rejetées par la commission de la défense nationale. Pour la première fois, les derniers survivants témoignent de leur combat pour la reconnaissance de leurs maladies, et révèlent dans quelles conditions les tirs se sont véritablement déroulés. Le réalisateur se rend sur le point zéro de "Gerboise Bleue", interdit d'accès pendant 47 ans par les autorités algériennes.

Le 11 mars 2011, le monde entier avait les yeux tournés vers Fukushima. Le spectre d’un accident nucléaire hante les consciences et pose avec inquiétude la question de la sûreté de l'énergie. Pour la France, dont 78 % des ressources énergétiques proviennent du nucléaire, cette question est vitale. Est-ce une énergie sûre ou bien est-elle condamnée à générer, tous les 10 ou 20 ans, des catastrophes aux conséquences imprévisibles pour l'homme et la planète ? Sortir du nucléaire est une solution possible qui nécessite d’en évaluer les conséquences sur un temps long : n'est-on pas condamné soit à manquer chroniquement d'électricité, soit à pérenniser des énergies génératrices de C02 qui accélèreront le réchauffement climatique.

Le 1er mars 1954, les États-Unis lancent l'opération "Castle Bravo" qui consiste à faire exploser dans l'atmosphère la première bombe à hydrogène au-dessus d'un archipel du sud du Pacifique. Sa puissance équivaut à 5 mégatonnes (millions de tonnes de TNT), celle d'Hiroshima ne représentant "que" 12 000 tonnes. Mais au moment de l'explosion, l'équipe de chercheurs qui a conçu la bombe réalise que celle-ci a dépassé leurs calculs : ce sont 15 mégatonnes qui ont en fait éclaté. Résultat : trois îles coralliennes rayées de la carte. Leurs cendres s'éparpillent dans le ciel à 30 kilomètres, avant de retomber sur 11 000 km² et de contaminer les populations des atolls voisins.