Ce film documentaire a voulu rétablir la vérité sur un certains nombre d’évènements historiques, qui sont soit escamotés du récit que la France a fait de la colonisation de l’Algérie, soit relatés mais à travers encore une fois le regard triomphant du colonisateur. Il s’agit de témoignages rares de personnalités connues, comme l’écrivain Kateb Yacine, ou de simples algériens qui s’expriment sur l’histoire commune de l’Algérie et de la France du temps de la colonisation. Du commencement avec le coup de l’éventail, en passant par les tristes évènements du 8 mai 1945, et du comment, Kateb Yacine juge l’œuvre du prix Nobel de littérature Albert Camus, jusqu’à l’Algérie post-indépendance, Déjà le sang de Mai ensemençait Novembre est une charge qui tord le cou à plusieurs idées reçues.

Ce sont les premières images tournées dans les maquis de l'ALN, caméra au poing, à la fin de l'année 1956 et en 1957. Ces images de guerre prises dans les Aurès-Nementchas sont destinées à être la base d'un dialogue entre français et algériens pour la paix en Algérie, en montrant l'existence d'une organisation armée proche du peuple. Trois versions d'Algérie en flammes sont réalisées : française, allemande et arabe. Dès la fin du montage, le film circule sans aucune coupure à travers le monde, excepté en France où la première projection a lieu en Sorbonne occupée en 1968. Certaines images du film ont circulé et se retrouvent dans des films, notamment des films algériens. À cause de l’émoi provoqué par ce film, il est obligé de passer dans la clandestinité pendant 25 mois. Après la déclaration d’indépendance, il fonde le premier Centre Audiovisuel Algérien.

Au XVIIIe siècle la menace barbaresque devint sérieuse. En juillet 1785 deux bateaux américain étaient ramenés à Alger ; dans l’hiver 1793, onze navires américains, leurs équipages enchaînés, étaient entre les mains de dey d'Alger. Pour assurer la liberté de circulation de leur flotte de commerce, les U.S.A se virent obligés de conclure des traités avec les principaux états barbaresques, versant des sommes d’argent considérables pour garantie de non-agression. Avec le Maroc, traité de 1786, 30.000 dollars ; Tripoli, 4 novembre 1796, 56.000 dollars ; Tunis, août 1797, 107.000 dollars. Mais le plus cher et le plus humiliant fut avec le dey d’Alger, le 5 septembre 1795, « traité de paix et d’amitié » qui coûta près d’un million de dollars (dont 525.000 de rançon pour les esclaves américains libérés), avec obligation de verser 20.000 dollars à l’arrivée de chaque nouveau consul et 17.000 dollars de cadeaux annuels aux hauts fonctionnaires algérois...

Le Festival Panafricain d'Alger (ou Panaf) est l'une des plus grandes manifestations culturelles d'Afrique et s'est déroulée en 1969 puis 40 ans après en juillet 2009 en Algerie. Au cœur d’un festival resté dans les annales, le film se nourrit d’archives des luttes d’indépendance et d’entretiens avec des représentants de mouvements de libération et d’écrivains africains. William Klein suit les principales étapes du festival qui fut qualifié "d’opéra du tiers-monde" à sa manière particulière : le spectateur est plongé au milieu de l’action dans les rues d'Alger. Époque des indépendances et contexte politique africain était assez mouvementé, de nombreux leaders africains de mouvements de libération dont les Black Panthers des USA étaient présents.

L’image de prisonniers français était très souvent évoquée dans le cinéma et la littérature algérienne, mais jusqu’à ce jour, aucun reportage ou documentaire algérien et même européen n’avait donné la parole à un de ces prisonniers français de la guerre d'Algérie. Dans un souci de vérité et d’écriture de l’histoire, nous sommes partis à la recherche d’un de ces témoins français. Ce témoin, c’est René Rouby, prisonnier du groupe d’Amirouche durant plus de 114 jours en 1958 dans la région de l’Akfadou en Kabylie. C’est le premier témoignage d’un prisonnier français de l’ALN (l’armée de libération nationale).

À lui seul, Frantz Fanon incarne toutes les problématiques de l’Histoire coloniale française. Résistant martiniquais, il s’engage, comme des millions de soldats coloniaux, dans l’Armée Libre par fidélité à la France et à l’idée de liberté qu’elle incarne pour lui. Écrivain, il participe au bouillonnement de la vie de Saint-Germain avec Césaire, Senghor ou encore Sartre, débattant sans relâche sur le destin des peuples colonisées. Médecin, il révolutionne la pratique de la psychiatrie allant chercher dans les rapports de domination des sociétés coloniales les fondements des pathologies de ses patients de Blida. Militant, il rassemble par son action et son histoire, les colères des peuples écrasés par des siècles d’oppression coloniale.

C’est un homme de 75 ans à moitié aveugle. Il fait 3000 pas chaque jour. Depuis 2004 il a pris une décision : il ne parlera plus de cinéma. Boudjemâa, notre mémoire vivante. Celle du cinéma algérien, du cinéma africain, du cinéma arabe, du cinéma tout court. La Cinémathèque d’Alger, Le « chef d’œuvre du cinéma algérien », Boudjemâa Karèche l’a dirigée pendant 34 ans. Alors pourquoi Boudjemâa ne parle-t-il plus de cinéma ? La réponse est à chercher du côté des circonstances qui ont provoqué son éviction de la Cinémathèque. Boudjemâa s’est tu. Le temps est venu pour lui de laisser la parole penser toute seule.

El Ouelf Essaïb (الولف صعيب) est une comédie écrite et réalisée par Mohamed Hilmi, sortie en 1990. Un compositeur de musique algérien et ses amis vivent une histoire trépidante, pleine de rebondissements.

"Les Fusils De La Liberté" (1961) est un docu-fiction qui raconte les difficultés que surmonte un détachement de l’ALN qui a pour périlleuse mission de convoyer des armes et des munitions, depuis la Tunisie, à travers le Sahara algérien pendant la guerre de libération algérienne (1954-1962) contre l'armée d'occupation française.

Pierre Clément, fut l'élève de René Vautier et son caméraman, il l’accompagnera d’abord en Tunisie pour réaliser un film sur l’indépendance du pays en 1957. Le destin l’a mené en Algérie et sa présence en février 1958 à la frontière tuniso-algérienne change sa vie à jamais. Il porte sa caméra et filme les bombardements de Sakiet Sidi Youcef avant de s’engager corps et âme pour la cause algérienne. Il réalise un peu plus tard « Les réfugiés algériens » avant de se faire arrêter, torturé et emprisonné alors que son troisième film « L’armée de libération nationale au maquis » n’avait pas été achevé. Abdennour Zahzah, le réalisateur fait revivre la mémoire de Pierre Clément, réalisateur engagé au péril de sa vie, frère d'arme des résistants algériens, disparu en 2007.

En 1967, Visconti vint à Alger pour le tournage de l’Étranger avec Mastroianni et Anna Karina. Camus, de son vivant, avait toujours refusé qu’un de ses romans fût porté à l’écran. Sa famille a pris une autre décision. Le tournage du film fut vécu à Alger, comme un retour posthume de l’écrivain à Alger. Pendant le tournage, un jeune cinéaste spécialisé dans le documentaire Gérard Patris s'essaye à un reportage sur l’impact du tournage de l’Étranger sur les Algériens. Entrecoupé de séquences du tournage du film de Visconti, il filme Poncet, Maisonseul, Bénisti et Sénac, amis de Camus, en pleine discussions pour situer Camus et son oeuvre dans un contexte sociologique et historique. "L'idée nous est venue de montrer les gens, les autres, nous-mêmes comme si tous pouvions être Meursault, ou du moins les témoins concernés de son drame".

Plus de cinquante ans après la sortie du film « La bataille d’Alger » dans les salles en juin 1966, le réalisateur Salim Aggar a retrouvé au bout d’une recherche qui a duré plus d’une année et demie, les comédiens, figurants et techniciens qui ont travaillé sur le film réalisé par Gillo Pentecorvo et produit par Yacef Saadi. Dans ce documentaire truffé d’anecdotes et d’histoires sur le tournage du film, le réalisateur a retrouvé la comédienne qui a joué le rôle de Hassiba Ben Bouali, la jeune comédienne de 17 ans qui a joué la mariée de Bouhamidi mais surtout certaines figures importantes du film qui avaient à peine 10 ans à l’époque du tournage et que personne ne reconnaîtra aujourd’hui. Au-delà du volet historique important du film, le documentaire s’est intéressé surtout sur l’aspect social, cinématographique et culturel du film et son impact sur une génération qui venait juste de recouvrir l’indépendance.

Jacqueline Gozlan - qui a quitté l'Algérie avec ses parents en 1961 - retrace avec nostalgie l’histoire de la Cinémathèque d’Alger, indissociable de celle de l’Indépendance du pays, à travers des extraits de films et de nombreux témoignages ; notamment celui de l’un de ses créateurs, Jean-Michel Arnold, mais aussi de cinéastes tel Merzak Allouache et de critiques tel Jean Douchet. Lieu de vie pour les Algérois, la Cinémathèque fut la plaque tournante des cinémas d’Afrique. Créée en 1965 par Ahmed Hocine, Mahieddine Moussaoui et Jean-Michel Arnold, la Cinémathèque profite de l’effervescence de l’Indépendance. La Cinémathèque devient un lieu de rencontres pour la société algéroise, les futurs cinéastes y trouvent leur meilleure école. En 1969, le Festival Panafricain d’Alger réunit tous les cinéastes d’Afrique, et à partir de 1970, Boudjemâa Kareche développe une collection de films arabes et africains.

Cheikh Djemaï revient sur la genèse du long métrage de Gillo Pontecorvo, La Bataille d’Alger (1965). Par le biais d’images d’archives, d’extraits du film et d’interviews de personnalités, le cinéaste retrace le parcours d’une œuvre majeure - des événements de la Casbah algéroise (1956-1957) à la remise du Lion d’Or entrainant la colère de la délégation française à Venise – qui a laissé son empreinte autant dans l’histoire du cinéma que dans celle de l’Algérie.

En 2024, Abdelkrim Baba Aissa, âgé de 75 ans, se livre dans une série d'entretiens filmés avec la journaliste algérienne Thoria Smati. Ils abordent la chronologie de la carrière riche et engagée de cet acteur, réalisateur, producteur et scénariste algérien autodidacte, qui fit ses débuts à la télévision algérienne en tant qu'assistant réalisateur puis à l'ONCIC en tant que réalisateur dans les années 70.

"Un pays sans artistes est un pays mort… j’espère que nous sommes vivants..." C'est dans ce film de Fawzi Sahraoui produit par la RTA en 1985 et tourné quelques mois avant que le peintre M'hamed Issiakhem ne s'éteigne que cette phrase est prononcée. Un docu fiction très intéressant dans lequel Issiakhem se livre avec finesse, passion et générosité.

Jean Sénac, né à Béni Saf en Algérie en 1926 et mort à Alger en 1973, est aujourd'hui considéré comme l'un des grands écrivains et poètes français et le seul de sa réputation à avoir accompagné la révolution algérienne avant novembre 1954. partie de tous les débats et s'est impliqué, très tôt et avec un immense enthousiasme, dans un travail d'engagement qui s'est mal terminé. Sa poésie, ses préférences sexuelles et son lyrisme politique jouent contre lui : rejeté tant par les Pieds Noirs que par les militants du FLN puis par le pouvoir en place à Alger, Jean Sénac est assassiné en 1973 à son domicile d'Alger, dans des circonstances jamais élucidées.

Du "modèle d'intégration" au "fanatique islamiste", la France fantasme sur ces enfants d'immigrés qui ont grandi avec elle. Comme chaque mois "De Quoi J'Me Mêle!" présente des portraits, fruit d'une investigation approfondie, pour donner un visage aux questions d'aujourd'hui. Le programme, diffusé dans la soirée thématique de la chaine franco-allemande Arte, est composé de 2 documentaires ambivalents : "Les Lumières De La Zone"" et "Les Soldats De Dieu" suivis de débats.