Ce sont les premières images tournées dans les maquis de l'ALN, caméra au poing, à la fin de l'année 1956 et en 1957. Ces images de guerre prises dans les Aurès-Nementchas sont destinées à être la base d'un dialogue entre français et algériens pour la paix en Algérie, en montrant l'existence d'une organisation armée proche du peuple. Trois versions d'Algérie en flammes sont réalisées : française, allemande et arabe. Dès la fin du montage, le film circule sans aucune coupure à travers le monde, excepté en France où la première projection a lieu en Sorbonne occupée en 1968. Certaines images du film ont circulé et se retrouvent dans des films, notamment des films algériens. À cause de l’émoi provoqué par ce film, il est obligé de passer dans la clandestinité pendant 25 mois. Après la déclaration d’indépendance, il fonde le premier Centre Audiovisuel Algérien.

Entre 1954-1962, de cent à trois cent jeunes Français refusèrent de participer à la guerre d’Algérie. Ces réfractaires, soldats ou appelés étaient non-violents ou anticolonialistes. Certains se réfugièrent en Suisse où des citoyens suisses leur vinrent en aide, alors qu’en France ils étaient condamnés comme traîtres à la patrie. En 1962, quelques mois après l’Indépendance, Villi Hermann se rendit dans une région dévastée par la guerre proche de la frontière algéro-marocaine, afin d’aider à la reconstruction d’une école. En 2016 il est retourné en Algérie et a retrouvé ses anciens élèves. Il a aussi rencontré des réfractaires français, habitant aujourd’hui en France ou en Suisse.

Seule dans une petite maison blanche au bord de la route nationale 1, la Transsaharienne, qui relie Alger à Tamanrasset en traversant l’immensité du désert, Malika, 74 ans, a ouvert un jour sa porte au réalisateur Hassen Ferhani, venu là en repérage avec son ami Chawki Amari, journaliste à El Watan et auteur du récit Nationale 1 qui relate son périple sur cet axe nord-sud de plus de 2000 kms. La Malika du roman d’Amari, que Ferhani avoue avoir d’abord perçue comme un « fantasme littéraire », prend tout à coup une épaisseur humaine insoupçonnée dans cet environnement naturellement hostile à l’homme. Elle se prête au projet du film comme elle accueille ses clients, avec une économie de gestes et de paroles, impression renforcée par le mystère qui l’entoure et les rares éléments de sa biographie qui suggèrent qu’elle n’est pas originaire de la région, qu’elle a quitté le nord fertile de l’Algérie pour s’installer dans le désert où elle vit avec un chien et un chat.

Au coeur des monts des Aurès, un des maquis de la révolution algérienne, les villageois témoignent de la dureté des premiers combats et de leur exil. Alger, entourée par les bidonvilles et constituée de quartiers pauvres et riches, continue à vivre malgré les actes terroristes de l’OAS, qui ont paralysés son économie, et l’émigration de nombreux Algériens vers la France. Devant le lourd bilan de la guerre, la priorité est à la reconstruction du pays. Les premiers efforts sont mis sur l’éducation et l’agriculture. Dans la plaine de la Mitidja, le regroupement des paysans et des ouvriers agricoles en comités de gestion a posé les bases de la réforme agraire qui permettra la relance de la production agricole et la reconstruction des villages.En visite, des ministres viennent promettre aux paysans la prospérité et la justice... Le film fut interdit en France et en Algérie mais obtint le Grand prix du festival international de Leipzig en 1965.

Abdelkader ibn Muhieddine (en arabe : عبد القادر بن محي الدين (ʿAbd al-Qādir ibn Muḥyiddīn), aussi connu comme l'Émir Abdelkader, ou Abdelkader El Djezairi (Abdelkader l'Algérien), né le 6 septembre 1808 à El Guettana, dans la régence d'Alger, et mort le 26 mai 1883 à Damas, alors dans l'Empire ottoman et dans l'actuelle Syrie, est un émir, chef religieux et militaire algérien. A peine agé de 20 ans ans il fédère les tribus et mène une lutte contre la conquête de l'Algérie par la France au milieu du XIXe siècle. Après sa reddition, il est tenu en captivité en France avant de partir en exil en Syrie où il se consacre à la poésie et noue des relations de grande amitié avec Paris qui le couvrira d'honneurs après être intervenu en faveur des chrétiens persécutés en Syrie, il s'interposera par la force pour protéger les familles chrétiennes venues se réfugier en nombre dans le quartier des Algériens. Il en sauve près de 1 500 d'une mort certaine.

Des Algériens non-musulmans ont participé activement à la guerre pour l’indépendance de l’Algérie. Ces combattants sont aujourd’hui injustement oubliés ou méconnus. Parmi eux, le Docteur Daniel Timsit né à Alger, en 1928 dans une modeste famille de commerçants judéo-berbères. Disparu le 1er aout 2002, il est enterré dans le sud de la France, enveloppé dans son burnous. Le cinéaste Nasredine Guenifi a filmé son témoignage entre janvier et juin 2000 à Paris. Daniel Timsit évoque ses origines judéo-berbères et les raisons qui ont déterminé son engagement anticolonialiste. Pour finir, il rejette fermement l’opinion de ceux qui, Algériens ou non, regrettent "l’Algérie française" en prenant pour prétexte les maux actuels dont souffre son pays. Il souligne que "le peuple a des ressources, l’Algérie plurimillénaire en a vu d’autres, elle s’en sortira". Un bouleversant témoignage d’un homme d’une grande humanité.

Alger. Du port aux souks en passant par le jardin d'Essai, Dominique Cabrera nous transporte sur cette terre qui l'a vue naître, de l'autre côté de la Méditerranée "là où la mer est plus salée". Si la plupart des pieds-noirs ont quitté l'Algérie en été 1962, certains - une minorité - sont restés. En allant à leur rencontre 30 ans plus tard, la réalisatrice effectue son propre voyage intérieur.

René Vautier est-il le « papa » du cinéma algérien? Le cinéma algérien est-il vraiment né dans les maquis durant la guerre de libération nationale ? Quelle est la nationalité du film "Algérie en flammes" ?. René Vautier, premier cinéaste "Breton" à avoir filmé dans les maquis algériens à la frontière algéro-tunisienne, répond à ces questions posées par Nasredine Guénifi un ancien du centre audiovisuel d'Alger que René Vautier dirigea de 1962 à 1964. Dans cet entretien exclusif, René Vautier relate ses premiers contacts avec l'ALN puis, avec Abane Ramdane qui l'autorisa à réaliser en toute indépendance « Algérie en flammes » le film qui allait faire connaitre au monde la lutte du peuple algérien. René Vautier se défend d'être « le papa » du cinéma algérien mais d'avoir été le déclic qui a permis à la révolution de se doter d'une nouvelle arme: le cinéma.

"Un enterrement, un cimetière entièrement fait de pierres provenant des terres érodées englobant le village où les gens vivaient et mouraient." (James Blue). Comme à son habitude, il sublime ce documentaire de commande d'État sur l'agronomie, en y apportant sa touche esthétique et poétique. Elle englobe le thème du film, dans ce qui le touche sous des angles plus universels et existentiels ; l'insouciance de l'enfance, le deuil, la condition sociale... Le sens de la vie. Ce premier court métrage en Algérie produit par Les Studios Africa de Georges Derocles, est le premier d'une série, préludes à son long métrage phare "Les Olives de la Justice".

"L'Homme de L'Atlas" est un film documentaire algérien de Mohamed Nadir Azizi, sur le milieu naturel de l'homme primitif de l'Atlas sorti en 1973, commenté par Mourad Benhamouda.

"En Algérie, nous rétablissons l’ordre, ce que nous entendons par ordre français", déclarait Michel Debré, Premier ministre, sous la présidence de Charles De Gaulle, en avril 1956. Il s'agissait, bien entendu, de l'ordre colonial au mépris de l’ordre républicain, en Algérie comme à Paris où, le 17 octobre 1961, des Algériens affluant des bidonvilles de banlieue furent massacrés par la police du préfet Maurice Papon, alors qu'ils défilaient pacifiquement pour l'indépendance de leur pays. Le 17 octobre 2001, une plaque commémorative est apposée à Paris sur le pont Saint-Michel: "A la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961". Un déferlement de haine raciale, cela moins de 20 ans après la rafle des Juifs, en juillet 1942. Un Algérien, victime de cette ratonnade, nous dit, en retenant ses larmes, "Je fais encore des cauchemars."

Massacres, enlèvements, attentats... depuis le fin des années 80, l'Algérie est en proie à une guerre fratricide. Terrain d'expérimentation de l'islamisme international, le pays sombre dans le chaos. Images d'archives et documents inédits à l'appui, cette trilogie retrace, autour des principaux protagonistes, jour après jour, l'histoire d'une tragédie humaine, politique et économique. Cette trilogie permet de comprendre comment, un quart de siècle après une guerre d'indépendance qui a laissé des traces de part et d'autre de la Méditerranée, l'Algérie s'est embrasée, enlisée dans un conflit interminable, d'une violence inouïe et imprévisible... Pour la première fois, des membres du gouvernement de l'époque et des opposants au régime, des militaires et des policiers chargés de la lutte antiterroriste, mais aussi des fondateurs du FIS (Front Islamique du Salut) et du GIA (Groupe Islamique Armé) acceptent de témoigner et racontent leur vérité.

Le film de Leïla Morouche et Oriane Brun-Moschetti est autant un film sur la société algérienne d’aujourd’hui que sur l’utilité sociale du cinéma. En libérant la parole et en réveillant les moments du passé, les réalisatrices nous offrent un visage plein d’émotion de la société algérienne comme on la voit rarement en France. Au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, René Vautier, cinéaste militant, considéré comme « le papa » du cinéma algérien, met en place les ciné-pops. Les réalisatrices font revivre, en sa compagnie, le dispositif des projections itinérantes et sillonnent le pays en ciné-bus (Alger, Béjaïa, Tizi Ouzou, Tébessa) pour entendre la voix des spectateurs sur la situation politique, la jeunesse et les conditions de vie des hommes et des femmes aujourd’hui.

Le 22 février 2019 marque le début d'un mouvement historique en Algérie, dans un premier temps contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, puis pour le départ de tous les anciens dignitaires du régime et la mise en place d'une Deuxième République. La cinéaste algéro-canadienne Sara Nacer revient en Algérie pour capturer à travers sa caméra ce "Hirak" (mouvement en arabe). À travers son voyage, elle nous invite à découvrir la jeune génération qui dirige la "Révolution du sourire" et construit l'Algérie 2.0, avec une forte conscience politique, culturelle et sociale.