Seul film documentaire de Luis Buñuel, tourné en 1932 dans la région de Las Hurdes (Estrémadure), à partir de la thèse ethnographique de Maurice Legendre, directeur de l'Institut Français de Madrid, « Las Jurdes : étude de géographie humaine » (1927), « Terre sans pain » ne fut sonorisé qu’en 1937 puis en 1996 lorsque Buñuel décida de diffuser une version non censurée du film avec son producteur Pierre Braunberger. Remarquable par son sujet, la misère en milieu rural, peu traité à l’époque, par son montage (fait par Buñuel « sur une table de cuisine, à Madrid »), l'usage du gros plan, de la piste sonore et par la place assignée au spectateur par le film, le film continue à surprendre aujourd’hui encore.

synopsis Un mal insaisissable s'est emparé du Mexique. Il y a vingt ans, des cris de jeunes femmes résonnaient au nord du pays, victimes d’une fureur misogyne sans précédent. Derrière les volcans de la capitale, des centaines d'autres ont subi le même sort au cours des récentes années. Ailleurs, des paysans, des étudiants comme de simples voyageurs disparaissent sur les routes alors que plusieurs journalistes tombent sous les balles. Le climat d'impunité ouvre la porte à toutes les dérives et la terreur gagne le pays tout entier. Certains élèvent la voix, dénoncent et enquêtent alors que d'autres, armés de pelles et bravant les guet-apens, s’aventurent à la recherche des disparus. À force de témoigner et de fouiller, la vérité émerge peu à peu.

C’est le portrait d'Enzo que dessine Pietro Marcello, restitué par bribes, comme autant de morceaux d’une vie brisée, et celui de cette population marginale des quartiers Génois de Croce Bianca, Via Prè, Sottoripa, dédale de ruelles coupe-gorge.